Ecole Doctorale
Sciences Juridiques et Politiques
Spécialité
Doctorat en droit spécialité Droit public
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Articulation des pouvoirs,Parlement,Droit parlementaire,abus de droit,Droit constitutionnel,droit politique
Keywords
Filibuster,Parliament,Public Law,balance of powers,abuse of right,political law
Titre de thèse
L'obstruction parlementaire sous la V° République. Étude de droit constitutionnel.
Filibustering in France since 1958.
Date
Lundi 8 Juillet 2019 à 10:00
Adresse
3 AVENUE ROBERT SCHUMAN
13628 AIX-EN-PROVENCE Salle des actes
Jury
Directeur de these |
Mme Ariane VIDAL-NAQUET |
Aix Marseille Université |
CoDirecteur de these |
Mme Sophie DE CACQUERAY |
Aix-Marseille Université |
Examinateur |
Mme Corinne LUQUIENS |
Université Paris |
Examinateur |
M. Armel LE DIVELLEC |
Université Paris II Panthéon Assas |
Examinateur |
M. Jean GICQUEL |
Université Paris I Panthéo Sorbonne |
Rapporteur |
M. Jean-Philippe DEROSIER |
Université de Lille |
Rapporteur |
Mme Pauline TüRK |
Université Nice Sophia Antipolis |
Résumé de la thèse
Le droit constitutionnel peut-il mettre fin à lobstruction parlementaire, comme lambitionnait la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 ? Plus de dix ans après, le phénomène na pas disparu et sest même renouvelé. Se fixant pour objectif de saisir lobstruction parlementaire, cette étude propose, à partir dune définition stipulative, didentifier ce phénomène politique dans ses différentes manifestations, révélant son caractère à la fois ancien et polymorphe. Afin de comprendre lensemble des spécificités propres à ce phénomène, cette phase didentification est assortie dun exercice de qualification juridique. Il en résulte une nouvelle définition de lobstruction parlementaire : celle-ci constitue un abus de droit constitutionnel.
À partir de ce concept, la thèse sattache, dès lors, à étudier les procédés dencadrement de lobstruction parlementaire. Fréquemment décriée, cette dernière a fait lobjet de nombreuses tentatives de limitation, en vain. Lanalyse menée met, en effet, en exergue le caractère insatisfaisant des moyens de lutte contre lobstruction parlementaire et conduit à repenser lensemble des méthodes dencadrement de celle-ci en remontant aux origines des maux. La commission dabus de droits constitutionnels à des fins dobstruction parlementaire paraît dépendre de la place et du rôle conférés à lopposition parlementaire et, plus largement, au Parlement. Si la fusion des pouvoirs en faveur de lexécutif incite à promouvoir lépuisement de la logique politique consacrée par la révision de 2008 à travers linstitutionnalisation de la minorité opposante, la présente thèse défend également la nécessité de rechercher une logique institutionnelle capable de rétablir et de garantir léquilibre entre les organes.
Thesis resume
Is constitutional law able to suppress filibustering manoeuvres as it was intended to do so by the constitutional reform of 23 July 2008? Ten years later, they are more living than ever. That is why the present study choses to look for a legal concept of parliamentary filibustering. It starts by identifying what can constitute filibustering manoeuvres in its diverse forms thanks to a prima facie definition. This identification shows they are an enduring and polymorphous phenomenon. However, once identified, the phenomenon can be legally characterised: it constitutes an abuse of constitutional rights.
This characterisation then enables to look for appropriate legal frameworks for parliamentary filibustering. If many of them were created in past years, they never manage to adequately limit the use of filibustering manoeuvres by members of Parliament, as it is shown by the present study. Their shortfalls thus lead to admit the necessity of thinking anew about them by tracking down the causes of filibustering techniques. Their use seems to be conditioned by the place and functions devolved to minority members in Parliament, and more largely to Parliament itself. Two logics are thus to be combined to restrict the use of filibustering. The first is a political one considering the fusion of powers favouring the executive. It can be implemented by giving more power to opposing minorities in the Houses of Parliament as its was partially done by the constitutional reform of 2008. However, this cannot be the sole answer: an institutional logic must also be pursued in order to ensure organic balance between the different branches of governement.