Ecole Doctorale

Langues Lettres et Arts

Spécialité

ARTS : études cinématographiques et audiovisuelles

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

abbas liarostami,cinéma Iran,esthétique cinéma,poésie persane,

Keywords

abbas kiarostami,iranian cinema,cinema aesthetic,persian poetry,

Titre de thèse

l’œuvre d'abbas kiarostami au regard de la poésie persane
the work of abbas kiarostami in the light of persian poetry

Date

Vendredi 27 Janvier 2023 à 14:00

Adresse

Site de Schuman ALLSH - Aix-Marseille Université 29, avenue Robert-Schuman 13621 Aix-en-Provence 3.43

Jury

Rapporteur Mme Corinne MAURY Université Toulouse 2, Le Mirail
Rapporteur M. Vincent AMIEL Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - EAS : École des arts de la Sorbonne
Examinateur M. Antony FIANT Université Rennes 2
Directeur de these M. Thierry ROCHE Université Aix-Marseille - LESA
CoDirecteur de these Mme Caroline RENARD Université Aix-Marseille - LESA

Résumé de la thèse

Cette thèse propose une analyse des œuvres d'Abbas Kiarostami dans leur relation avec la poésie persane traditionnelle et contemporaine. Kiarostami, en tant qu'artiste multidisciplinaire (peintre, photographe, cinéaste et poète) fait écho aux poètes persans modernes en adaptant les caractéristiques de la poésie persane traditionnelle. Il exprime à plusieurs reprises l'incertitude à l'indétermination, deux traits qui ont toujours fait partie de la poésie et de l'art iraniens. Dans une première partie, notre recherche s’appuie sur l’influence de poètes persans contemporains mais aussi sur la peinture traditionnelle persane pour décrire les logiques narratives et visuelles à l’œuvre dans ses films. Comme les courts poèmes qu’il a écrit tout au long de sa vie, les films de Kiarostami paraissent simples et intemporels. Il s’agit de voir comment grâce au travail du montage et du hors champ, à partir de récit directs ou indirects, et en exploitant la réitération comme moyen d'atteindre la distanciation, Kiarostami retrouve des éléments de la poétique persane, notamment liés à la relation à la nature. La deuxième partie de cette étude développe une réflexion sur la non-représentation. En revenant sur les films de paysages (comme Le Goût de la Cerise ou Le Vent nous emportera), nous interrogeons le rôle poétique de l’obscurité, de l’invisibilité et du silence en mettant les films en regard de ses œuvres photographiques et poétiques. Enfin, prolongeant la réflexion sur l’imperceptibilité, la troisième partie se consacre à la dialectique de la fixité et de la mise en mouvement. Les photographies de paysages, l’installation Five ou 24 Frames invitent à une réflexion sur le vide, la lenteur et le ralenti. Notre thèse s’appuie sur un fonds d’ouvrages et d’articles, en français, anglais et persan, publiés sur le cinéma de Kiarostami, sur la poésie persane et surtout des entretiens avec l’artiste lui-même. Le croisement de ces sources nous a permis d’ouvrir des pistes pour comprendre les évolutions stylistiques de ce cinéma poétique.

Thesis resume

This thesis provides an analysis of Abbas Kiarostami’s works with regard to their relationship with traditional and contemporary Persian poetry. Kiarostami, as a multidisciplinary artist (painter, photographer, filmmaker and poet) echoes modern Persian poets in adapting the characteristics of traditional Persian poetry. He repeatedly expresses uncertainty to indeterminacy, two traits that have always been part of Iranian poetry and art. In the first part, our research is based on the influence of contemporary Persian poets and traditional Persian painting to describe the narrative and visual logics of Kiarostami’s films. Like the short poems he composed, Kiarostami's films seem simple and timeless. It is a question of seeing how he recreate elements of Persian poetics, in particular those related to the nature, using editing and off-camera, from direct or indirect narratives, as well as the use of reiteration as a means of achieving distance. The second part of this study develops a reflection on non-representation. Turning to landscape films (such as The Taste of Cherry or The Wind Will Carry Us), we investigate the poetic role of obscurity, invisibility and silence by putting his photographic and poetic works into perspective. Finally, extending the reflection on imperceptibility, the third part is devoted to the dialectic of fixity and setting in motion. The landscape photographs, the Five or 24 Frames installation invite reflection on emptiness, slowness and slow motion. This thesis is based on a collection of books and articles in French, English and Persian published on Kiarostami's cinema, on persian poetry and above all interviews with the artist himself. The confluence of these sources allowed us to open avenues to understand the stylistic evolutions of Kiarostami’s poetic cinema.