Ecole Doctorale

Sciences Juridiques et Politiques

Spécialité

Doctorat en Science politique

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Autorité palestinienne,securite,reforme,état,

Keywords

Palestinian Authority,security,reform,state,

Titre de thèse

Forces de police et réformes de la sécurité en Palestine : Les paradoxes d’un gouvernement par procuration
Police forces and security reforms in Palestine: The paradoxes of proxy government

Date

Mardi 30 Mars 2021 à 9:00

Adresse

Espace Philippe Seguin 31 Avenue Jean Dalmas, 13100 Aix-en-Provence, France ESP 204

Jury

Directeur de these M. Mohamed TOZY Sciences Po Aix-en-Provence
Rapporteur Mme Fadma AIT MOUS Université Hassan II Casablanca
Rapporteur M. Jalal AL-HUSSEINI Institut Français du Proche-Orient
CoDirecteur de these Mme Aude SIGNOLES Sciences Po Aix-en-Provence

Résumé de la thèse

La signature d’accord d’Oslo entre le gouvernement israélien et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), en 1993, a ouvert une nouvelle ère entre les protagonistes, et a constitué un nouvel espoir pour parvenir à la paix au Moyen-Orient. L’accord d’Oslo et ceux ultérieures ont permis la création d’une administration palestinienne au sein des territoires rendus par Israël, ainsi que l’établissement d’un appareil administratif et sécuritaire pour pouvoir les gouverner. Dans le domaine sécuritaire, omniprésent dans les textes signés, le recrutement des effectifs des services de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) concernait les anciens combattants venus de l’extérieur et les activistes de la première intifada. Pour la première fois dans le conflit israélo-palestinien les deux belligérants passent ainsi de la confrontation à la coopération. L’AP a mené des réformes publiques, en particulier sécuritaires, depuis 2002, suite à l'escalade de la violence liée à la deuxième intifada (2000-2004). Ces réformes ont été soutenues, politiquement, financièrement et techniquement, par les bailleurs de fonds, principalement les États-Unis et l’Union européenne et ses états membres. L’action publique palestinienne s’est inscrite dans le cadre de l’établissement et du renforcement des institutions du futur État palestinien. Des années plus tard, ces réformes sécuritaires ont pu renforcer l’ordre public et améliorer le professionnalisme sécuritaire de l’AP, sans qu’il y ait toutefois de bénéfices politiques ou territoriaux, du fait de l’impasse du processus de paix ainsi que de la fragmentation des territoires occupés. En outre, cet engagement sécuritaire palestinien, au moment où les services de sécurité israéliens continuent leurs pratiques dans les territoires occupés, en l’absence d’un horizon de paix, soulage la force occupante certes mais ne sert pas la création d’un État palestinien souverain. Ma recherche est basée sur un travail de terrain mené dans les territoires occupés, entre 2014 et 2017. Durant cette recherche j’ai pu interroger les différents protagonistes, ainsi que l’observation et l’analyse de l’application des réformes sécuritaires. Je souligne dans cette thèse que la mise en place de l'AP, avec des obligations sécuritaires sur elle, et dans des conditions politiques et géographiques spécifiques, contribue à la continuation de l'occupation, avec des coûts minimaux.

Thesis resume

The signing of Oslo agreement between the Israeli government and the Palestine Liberation Organization (PLO) in1993, opened a new era between the two sides, and a new hope for achieving peace in the Middle East. Oslo agreement and those subsequent enabled the establishment of a Palestinian administration and security apparatus to be able to govern territories assigned by Israel. The security field has been omnipresent in most signed texts, the personnel of the security services of the Palestinian Authority (PA), were ex-combatants from outside, and activists of the first intifada. For the first time in the history of Israeli-Palestinian conflict, the two sides move from confrontation to cooperation. Since 2002, the PA has conducted public reforms, particularly security ones, following the escalation of violence during the second intifada (2000-2004). These security reforms have been supported, politically, financially and technically, by the donors, mainly the United states and European Union and its members. The public policies of the PA have been a part of the framework to establish and strengthen the institutions of the future Palestinian state. These security reforms contributed to strengthen public order and improve security professionalism of the PA, but without any political or territorial benefits, due to impasse of the peace process, as well as the fragmentation of the occupied territories. In addition, the Palestinian security commitment, at the time when the Israeli security services continue their practices in the occupied territories, in the absence of a peace horizon, relieves the occupying force and at the same time does not serve for the creation of a sovereign Palestinian state. My research is based on field work carried out in the occupied territories, between 2014 and 2017. During this research I was able to question various protagonists, as well as the observation and the analyze of the application of security reforms. I underline in this thesis that the establishment of the PA, with security obligations on it, in specific political and geographical conditions, helps the continuation of the occupation, with minimum costs.