Soutenance de thèse de Sébastien MARIAUX

La protection de l’environnement naturel constitue un enjeu déterminant pour le futur de l’humanité. L’Économie Sociale et Solidaire (ESS), qui partage les principes du développement durable, est particulièrement bien placée pour mettre en oeuvre des alternatives de développement plus écologiques. Ce secteur composé des associations, des coopératives, des mutuelles, des fondations et des entreprises sociales bénéficie d’un préjugé positif puisque ses organisations agissent pour l’intérêt général. C’est pourquoi peu d’attention est donnée à l’action environnementale de ces organisations. Cette recherche a pour objet d’examiner les facteurs et les modalités de l’action environnementale dans cette économie hétérogène. La thèse appréhende les organisations de l’ESS sous l’angle de l’identité organisationnelle, et s’intéresse d’une part à la communication environnementale, d’autre part aux actions concrètes. Une étude est menée pour chacun de ces deux volets de la recherche. La première étude a pour terrain le réseau social Twitter et vise à identifier les stratégies rhétoriques adoptées par les organisation de l’ESS sur les sujets liés à l’environnement. Plus de 910 000 tweets ont été collectés et analysés à l’aide d’un programme codé dans le langage information Python. En recourant à une démarche « Big-Data » et à l’aide des techniques d’exploration automatique de texte, nous identifions les principales thématiques du corpus, et mettons en évidence l’opposition entre des stratégies militantes et des stratégies basées sur les opportunités de développement économique. Cette première étude est complétée par l’étude de sept cas, sur la base d’entretiens menés auprès de dirigeantes et dirigeants d’organisations de l’ESS. Elle s’intéresse aux facteurs de l’action environnementale, en lien avec l’identité organisationnelle de l’ESS. Les résultats mettent en lumière la grande diversité d’approches au sein de l’ESS, mais aussi le rôle déterminant de l’engagement individuel, des convictions, et des logiques collectives dans la réalisation d’actions environnementale. L’étude aboutit à la formulation de huit propositions de recherche qui synthétisent les relations identifiées. Ce travail apporte plusieurs contributions à la littérature. Sur le plan méthodologique, nous développons l’approche de l’exploration automatique de texte, rarement utilisée dans les Sciences de Gestion. Sur le plan théorique, la thèse introduit la dimension collective en tant qu’identité organisationnelle de l’ESS. Nous adaptons ensuite un modèle d’action environnementale en identifiant un déterminant supplémentaire spécifique à ces organisations. Finalement, la recherche invite l’ESS à remettre au centre les questions d’écologie, et donne des pistes pour soutenir les organisations dans une démarche environnementale.

The protection of the natural environment is a key stake for the future of humanity. The Social and Solidarity Economy (SSE), which shares the principles of sustainable development, is particularly well placed to implement more ecological development options. This sector, which is composed of associations, cooperatives, mutual firms, foundations and social enterprises benefits from a positive bias since its organisations act in the general interest. As a result, little attention is paid to the environmental action of these organisations. The purpose of this research is to examine the factors and modalities of environmental action in this heterogeneous economy. The thesis looks at SSE entities from the perspective of organizational identity, and focuses on environmental communication on the one hand, and concrete actions on the other. A study is conducted for each of these aspects. The first study focuses on the Twitter social network and aims at identifying the rhetorical strategies adopted by SSE organisations on environment-related topics. More than 910,000 tweets were collected and analyzed with the help of a program coded in the Python information language. By applying a "Big-Data" approach as well as text mining techniques, we identify the main themes of the corpus, and highlight the opposition between militant strategies and strategies based on economic development opportunities. This first study is completed by the examination of seven cases, based on interviews with leaders of SSE organisations. It focuses on the factors of environmental action, in relation to the organizational identity of the SSE. The results highlight the great diversity of approaches within the SSE, but also the decisive role of individual commitment, convictions and collective logic in the implementation of environmental actions. The study resulted in the formulation of eight research proposals that describe the identified relationships. This work makes several contributions to the literature. On the methodological level, we develop the text mining techniques, rarely used in Management Sciences. On the theoretical level, the thesis introduces the collective dimension as an organisational identity of the SSE. We then adapt an environmental action model by identifying an additional determinant specific to these organizations. Finally, the research invites the SSE to put ecological issues back at the centre, and provides suggestions for supporting organisations in an environmental approach.