Projet de thèse« Le silence dans le théâtre de Samuel Beckett » sous la direction du professeur Marie-Claude HUBERT. Les âmes se pèsentdans le silence,comme l'or et l'argentse pèsent dans l'eau pure,et les parolesque nous prononçonsn'ont de sensque grâce au silenceoù elles baignent. Maurice Maeterlinck Ayant déjà travaillé sur le rôle des objets dans En attendant Godot, Oh les beaux jours et Fin de partie pour le mémoire de Master II à l’Université d’Aix-Marseille, je souhaite poursuivre ma recherche sur l’œuvre de Samuel Beckett. Passionnée par le théâtre et plus précisément par celui de Beckett, j’ai choisi de travailler sur le silence dans le théâtre de Samuel Beckett. Si l’on considère que le langage est d’abord fait pour penser, le silence n’est pas un échec du langage. Le silence peut être le temps de la réflexion, de la contemplation, de l’expérience mystique. Il est très inhabituel dans les textes dramatiques où il introduit une pause dans l'action car les auteurs ont conscience que si le silence s'instaure, la tension cesse, le ressort dramatique ne fonctionne plus, si bien que le spectateur risque de décrocher. Maeterlinck a été le premier à lui donner une place au théâtre, comme l'a montré d’Arnaud Rykner dans L'envers du théâtre. Ce travail sur le silence dans le théâtre de Beckett se situe dans la lignée de ces travaux. Tout au long de son œuvre, de façon bien plus radicale que Maeterlinck, Beckett s’est employé à travailler ce lien entre écriture et silence, à tenter d’écrire le silence, de le faire entendre, de lui donner corps, ce qui confère à son dialogue un rythme spécifique. Protéiforme, le silence est ambivalent. Il peut non seulement marquer le deuil et la souffrance mais aussi la joie. Le silence chez Beckett suspend la parole non seulement entre les répliques mais aussi à l’intérieur même des répliques (la récurrence fréquente de la didascalie « un temps » est significative) qui sont parfois laconiques, lapidaires, voire monosyllabiques (« non », « oui »). La place du silence est fondamentale dans le premier théâtre de Beckett et particulièrement dans Fin de Partie, En attendant Godot et Oh les beaux jours. Les personnages ont le sentiment que la communication est difficile, parfois vaine, et que pourtant il leur faut continuer à parler. Dans un échange daté du 30 décembre 1977, Beckett a confié à Anne Atik ce paradoxe qui n’a cessé de hanter son écriture : « Toute écriture est un péché contre l’échec de la parole ». Les deux mimodrames, Acte sans paroles I et Acte sans paroles II apparaissent comme un cas limite puisque Beckett efface totalement la parole, se contentant de faire parler les corps. Beckett cherche alors à remplacer le langage verbal par un autre, celui du geste car « le langage est d’abord et avant tout un système de gestes » (cf. l’anthropologue britannique Gregory Bateson). Dans le deuxième théâtre de Beckett, c'est-à-dire à partir de Comédie, le langage reprend sa première place, la voix, dans une logorrhée permanente, ne cessant de s'épancher, toutefois le silence continue à introduire certaines scansions majeures (voir Berceuse, Dis Joe notamment) et à marquer le rythme de progression de la voix. Il s’agit donc dans ce travail de thèse d’étudier la place et la fonction du silence dans les pièces de Beckett, d’analyser à quel moment précis il apparaît et pour quelles raisons. Il conviendra de se demander ce qui, au sein du silence, vient pallier à l'absence de la parole, ce qui amènera à étudier les gestes, les déplacements, les objets scéniques, les stimuli (aiguillon, coup de sifflet, etc.). Bibliographie :I- Corpus Acte sans paroles I, Paris, Minuit, 1970. Acte sans paroles II, Paris, Minuit, 1970.Catastrophe et autres dramaticules, Cette fois, Solo, Berceuse, Impromptu d'Ohio, Minuit, 1982.Comédie et Actes divers (Comédie - Va-et-vient - Cascando- Paroles et Musique- Dis Joe- Acte sans paroles I et II-Film-Souffle), Paris, Minuit, 1970.En attendant Godot, Paris, Minuit, « 1952 », 2007. Fin de partie, Paris, Minuit, «1957 », 2009.Oh les beaux jours, Paris, Minuit, « 1963 », 2009. Pas [suivi de] quatre esquisses, Minuit, 1978.II- Travaux critiques sur Samuel Beckett1. Les ouvragesAnzieu, Didier, Beckett, Paris, Gallimard, Folio essais, 1999.Bernard, Michel, Samuel Beckett et son sujet : une apparition évanouissante, Paris, L’Harmattan, 1996. Blanchot, Maurice, Le livre à venir, Paris, Gallimard, 1999. Clément, Bruno, L'Œuvre sans qualités. Rhétorique de Samuel Beckett, Paris, éditions du Seuil, 1994.Durozoi, Guy, Beckett, Paris, Bordas, 1972. Evrard, Franck, « En attendant Godot », « Fin de partie », Samuel Beckett : CAPES, agrégation lettres, Paris, Ellipses, 1998.Hubert, Marie-Claude, Lectures de Beckett : « En attendant Godot », « Oh ! Les beaux jours », Rennes, Presses universitaires, 2009. Hubert, Marie-Claude (dir.), Dictionnaire Beckett, Paris, Honoré Champion, 2011. Hubert, Marie-Claude, Langage et corps fantasmé dans le théâtre des années cinquante : Beckett, Ionesco, Adamov, Paris, José Corti, 1987. Janvier, Ludovic, Pour Samuel Beckett, Paris, Minuit, 1966. Larrat, Jean-Claude & Jacques, Caroline & Rannoux, Catherine & Bikialo, Stéphane, Beckett « En attendant Godot », « Oh les beaux jour », Atlande, 2009.Noudelmann, François, Beckett ou La scène du pire : étude sur « En attendant Godot » et « Fin de partie », Paris, Champion, 1998. Robineau-Weber, Anne-Gaëlle « En attendant Godot « (1952) Samuel Beckett, Paris, Hatier, 2002.Ryngaert, Jean-Pierre, Lire « En attendant Godot » de Beckett, Paris, Dunod, 1993. Santerre, Jean-Paul, Leçon littéraire sur « En attendant Godot » de Beckett, PUF, 2001.2- Les colloques et les numéros spéciauxDebreuille, Jean-Yves & Didier Alexandre, Lire Beckett : « En attendant Godot », « Fin de partie » : actes de la Journée d'études d'agrégation organisée à l'Université Lumière-Lyon, 1998.Samuel Beckett, colloque organisé et actes réunis par Béatrice Bonhomme, Nice, centre de recherches littéraires et pluridisciplinaires, 26 janvier 1999. Samuel Beckett, Revue d’Esthétique, Privat, 1986. III- Ouvrages généraux critiques & méthodologiquesAubert, Charles, L’Art mimique suivi du Traité de la pantomime, Paris, E. Meuriot, 1901.Couprie, Alain, Le théâtre, Paris, Nathan, 1995.Esslin, Martin, Théâtre de l’absurde, Paris, Buchet /Chastel, 1992Gardes-Tamine, Joëlle & Hubert, Marie-Claude, Dictionnaire de critique littéraire Paris, Armand Colin, 2003.Pavis, Patrice, Dictionnaire du théâtre, Paris, Armand Colin, 2002. Pruner, Michel, Les théâtres de l’absurde, Paris, Nathan, 2003. Robbe-Grillet, Alain, Pour un nouveau roman, Paris, Minuit, 2006.Ryngaert, Jean-Pierre, Introduction à l’analyse du théâtre, Bordas (Dunod), 1991.Rykner, Arnaud (dir.), Pantomime et théâtre du corps, Presses Universitaires de Rennes, 2009.Rykner, Arnaud, L'envers du théâtre. Dramaturgie du silence, José Corti, 1996.IV- LinguistiqueAnscombre, J.-C. et Ducrot, O., L'argumentation dans la langue, Pierre Mardaga, coll. Philosophie et Langage, 1983.Baylon, Christian et Fabre, Paul, Grammaire systématique de la langue française, Nathan, coll. Université, 1978.Benveniste, Emile, Problèmes de Linguistique Générale, Paris, Gallimard, 1966 (t.1) & 1974 (t.2).Bourdieu, P., Ce que parler veut dire - L'économie des échanges linguistiques, Fayard, Paris, 1982. Cervoni , J. (1987), L'énonciation, Presses universitaires de France, coll linguistique nouvelle, 1987. Dubois, J.; Edeline, F.; Klikenberg, J.-M.; Minguet, P.; Pire, F. Trinon, Rhétorique générale, Larousse, 1970. Ducrot, O., Dire et ne pas dire. Principes de sémantique linguistique, Hermann, coll. Savoir, 1972. Jakobson, R., Essais de Linguistique Générale, Paris, Minuit, 1963.

Coordonnées

Techniques maîtrisées

Internet, Word, Photoshop, Excel, bureautique

Doctorat

Intitulé : LANGUE ET LITTERATURES FRANCAISES
1ère inscription en thèse : Janvier 2013
École doctorale : Langues Lettres et Arts
Date de soutenance de la thèse : 19 Décembre 2017
Sujet : « Le silence dans le théâtre de Samuel Beckett »
Directeur de thèse : Marie-Claude HUBERT
Co-directeur :
Unité de recherche : CIELAM - Centre Interdisciplinaire d'Etudes des Littératures d'Aix-Marseille
Intitulé de l'équipe :

Master

Intitulé : lettres modernes
Juin 2012 - Université d'Aix Marseille

Langues vivantes

Anglais : C2 - Courant
Français : C1 - Avancé
Espagnol : B1 - Intermédiaire
Arabe : C2 - Maternel

Production scientifique

Aucun pour l'instant
0 2014
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