Soutenance de thèse de Théo LUCCIARDI

Notre interrogation prend pour départ le constat d’un passage régulier de la psychanalyse dans un champ politique. Un tel passage, quand il se traduit en acte, devient un acte militant. Ainsi, si la psychanalyse et le militantisme partagent la dimension de l’acte, ce partage implique le problème de l’objet. Accessible, gagnable, l’objet de la cause militante ne partage pas le même statut que l’objet a en psychanalyse lacanienne qui, en tant qu’objet non pas de la cause mais cause du désir, est un objet perdu. Pourtant, dans l’histoire, nombreuses sont les tentatives théoriques et cliniques de faire fonctionner ensemble les domaines de la politique et de la psychanalyse. Nous proposons ici l’étude de trois d’entre elles, celles de René Laforgue, de Wilhelm Reich et de Félix Guattari, en tant que chacune fait ressortir les invariants doctrinaux, cliniques et éthiques de la psychanalyse en s’en écartant. Ces tentatives, contextualisées dans l’histoire de la psychanalyse, sont étudiés par le prisme des théories freudiennes et lacaniennes afférentes à la question de la politique, qu’elle soit au niveau de la civilisation, du collectif, ou du groupement d’analystes. Cette étude théorique et historique permet de mettre au jour, outre les invariants doctrinaux indispensables à un tel liage, une proposition concrète de rencontre entre psychanalyse et politique structurée topologiquement, comme l’intension et l’extension de la psychanalyse, sur un plan projectif.

Our wandering takes his start in the observation of a regular crossing of psychoanalysis in a politic field wich, when it’s translated in act, becomes a militant act. Psychoanalysis and militantism indeed shares the dimension of the act. Nevertheless, this sharing involves the problem of the object. Accessible, winnable, the object of the militant cause does not share his status with the psychoanalytical lacanian object a which, being not object of the cause but object cause of the desire, is a lost object. Yet, in history, we found many theorical and clinical attempts to use together political and psychanalytical fields. Here we propose a study of three of them, René Laforgue’s, Wilhelm Reich’s and Felix Guattari’s, each of them reinforcing doctrinal, clinical and ethical invariant of psychoanalysis by getting away of it. These attempts, contextualized in history of psychoanalysis, are studied by the prism of freudians and lacanians theory about political questions, which can apply on civilisational dynamics, collective dynamics or even psychoanalyst groups. This theorical and historical study allows us to bring to light, besides the essential doctrinal invariants to such a bonding, a concrete proposition of meeting between psychoanalysis and politics, topologically structured, like intension and extension of psychoanalysis, on a projective plan.