Ecole Doctorale
Langues Lettres et Arts
Spécialité
ETUDES ANGLOPHONES
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
cinéma amérindien,représentation,autoreprésentation,Amérindiens; Peuples dAlaska; Peuples dHawaï; Premières Nations; Inuits; Métis,études amérindiennes,souveraineté visuelle,
Keywords
Indigenous Cinema,representation,self-representation,Native Americans; People of Alaska; People of Hawaii; First Nations; Inuk; Metis,Indigenous studies,visual sovereignty,
Titre de thèse
Autoreprésentation et souveraineté visuelle dans le cinéma amérindien des États-Unis et du Canada
Self-representation and visual sovereignty in Indigenous Cinema in the United States and Canada
Date
Vendredi 28 Juin 2024 à 14:00
Adresse
29 Av. Robert Schuman, 13100 Aix-en-Provence Colloque 1
Jury
Directeur de these |
M. Sébastien LEFAIT |
Aix-Marseille Université |
Rapporteur |
Mme Deborah MADSEN |
Université de Genève |
Rapporteur |
Mme Anne GARRAIT-BOURRIER |
Université Clermont Auvergne |
Examinateur |
M. Lionel LARRÉ |
Université Bordeaux Montaigne |
Président |
M. Thierry ROCHE |
Aix-Marseille Université |
Résumé de la thèse
En prenant le contrôle des dispositifs cinématographiques, les artistes amérindiens
sopposent aux représentations stéréotypées de lAutochtone véhiculées depuis cent ans sur le
grand écran et proposent leur propre image et narration de manière souveraine. À travers
lautoreprésentation, les réalisateurs diversifient les expressions créatives et construisent de
nouvelles formes de souveraineté qui participent aux débats contemporains sur lidentité
amérindienne, la souveraineté tribale et la continuité culturelle.
Par le biais dun contrôle plus important des représentations de populations minorisées,
la souveraineté visuelle rend possible la remise en question de certaines formes dhégémonie
culturelle et devient une stratégie centrale de décolonisation qui peut permettre de définir et
dinterpréter lamérindianité.
Pour comprendre comment cette stratégie opère, à travers lanalyse de dix films de
fiction écrits et réalisés par des auteurs amérindiens, et dans une approche interdisciplinaire,
cette thèse évalue la capacité de réalisateurs amérindiens à acquérir la souveraineté visuelle
afin de proposer des modèles identitaires à travers lautoreprésentation dans une visée de
déconstruction des dynamiques de victimisation, dhomogénéisation ou de déshumanisation
toujours omniprésentes dans les discours et les médias dominants, mais aussi de construction
ou reconstruction communautaire qui comprend la revitalisation culturelle et laffirmation de
soi.
Dans leurs films, les cinéastes souhaitent valoriser un présent défini par la prise de
parole et le travail de mémoire, indispensables pour la construction de lavenir. Nous nous
interrogerons sur la manière dont la souveraineté visuelle est construite afin doffrir un terrain
dexploration et de réflexion sur le présent, héritier dun passé complexe marqué par le
colonialisme, lassimilation et lacculturation forcées et par loubli imposé.
Avec leurs films, les artistes cherchent à constituer un site de visibilisation, de
réappropriation de langues et de traditions ancestrales et dun héritage culturel dont les
communautés autochtones ont été dépossédées, mais aussi de leur propre corporéité, qui a
longtemps constitué un objet de domination, voire dannihilation coloniale.
Par conséquent, létude de lautoreprésentation permet de comprendre comment les
cinéastes amérindiens voient leur responsabilité dartistes dans la représentation culturelle et
comment leur travail sinscrit dans lactivisme centré sur lidentité culturelle amérindienne
afin de répondre aux réorientations sociales cruciales que le cinéma et lart mettent en uvre.
Thesis resume
By taking control of cinematographic devices, Indigenous artists oppose the
stereotypical representations of Aboriginal people vehiculated for a hundred years on the big
screen, and offer their own images and narratives in a sovereign manner. Through
self-representation, directors diversify creative expressions and construct new forms of
sovereignty that participate in contemporary debates on Native American identity, tribal
sovereignty, and cultural continuity.
Through greater control over the representations of minoritized populations, visual
sovereignty allows to question certain forms of cultural hegemony and becomes a central
decolonial strategy that helps to define and interpret Indigenousness.
To understand how this strategy operates, through the analysis of ten fiction films
written and directed by Indigenous authors, and through an interdisciplinary approach, this
thesis evaluates the capacity of Indigenous directors to acquire visual sovereignty in order to
propose identity models through self-representation with the aim of deconstructing the
dynamics of victimization, homogenization or dehumanization still omnipresent in dominant
discourses and the media, but also of community construction or reconstruction which
includes cultural revitalization and self-affirmation.
In their films, the filmmakers seek to promote a present defined by speaking out and
working on memory, which are essential for building the future. We will question the way in
which visual sovereignty is constructed in order to offer a ground for exploration and
reflection on the present, heir to a complex past marked by colonialism, forced assimilation
and acculturation and by the oblivion imposed.
With their films, the artists seek to constitute a site of visibility, of reappropriation of
ancestral languages and traditions and of a cultural heritage of which indigenous communities
have been dispossessed, but also of their own corporeality, which has long constituted an
object of domination, even colonial annihilation.
Therefore, the study of self-representation helps us understand how Indigenous
filmmakers see their responsibility as artists in cultural representation, and how their work fits
into activism centered on Indigenous cultural identity in order to respond to crucial social
issues of reorientation that cinema and art implement.