Ecole Doctorale

Sciences Economiques et de Gestion d' Aix - Marseille

Spécialité

Sciences Economiques - Aix-Marseille

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Inégalité des revenus,heures de travail,élasticité des heures,polarisation de l'emploi,emploi féminin,inégalité salariale professionnelle,

Keywords

Earnings inequality,working hours,hours elasticity,job polarization,female employment,occupational wage inequality,

Titre de thèse

Essais sur la dispersion des heures, la répartition du temps et leurs conséquences sur les résultats du marché du travail
Essays on hour dispersion, time allocation, and their implications for labour market outcomes

Date

Vendredi 14 Décembre 2018 à 10:30

Adresse

Aix-Marseille Université, AMSE, 5-9 Boulevard Bourdet, CS 50498 13205 Marseille Cedex 1 Amphithéâtre

Jury

Directeur de these Mme Cecilia GARCIA PENALOSA Aix-Marseille School of Economics
Rapporteur M. Michael C. BURDA Humboldt Universität zu Berlin
Rapporteur M. Daniel WALDENSTRöM Paris School of Economics
Examinateur M. Christian SCHLUTER Aix-Marseille School of Economics

Résumé de la thèse

Les inégalités de revenus et la polarisation de l'emploi ont augmenté dans plusieurs pays au cours des dernières décennies, suscitant des préoccupations d'équité ainsi que des interrogations concernant les politiques de redistribution. Dans le même temps, la moyenne des heures travaillées a connu une tendance à la baisse, tandis que l'emploi des femmes a augmenté dans la plupart des pays européens. De nombreuses études se sont intéressées aux déterminants des inégalités de revenu et de la polarisation de l'emploi, mais jusqu'à présent, le rôle des heures travaillées et de l'emploi des femmes a été en grande partie négligé. Cette thèse contribue à la littérature économique en répondant à deux questions primordiales. La première concerne le rôle des heures travaillées et de leur dispersion pour expliquer les inégalités de revenu; la seconde question porte sur le rôle de l'offre de travail des femmes dans l'explication de la polarisation de l'emploi. Cette thèse comprend trois chapitres. Le premier chapitre utilise des données pour les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France de 1989 à 2012 et examine comment les inégalités de revenu sont affectées par la dispersion des heures de travail. Définir les revenus comme le produit des heures travaillées et du salaire horaire permet de décomposer les inégalités de revenu en trois termes: la dispersion des salaires, celle des heures, et un troisième terme qui prend en compte la corrélation entre les heures travaillées et le taux de salaire horaire. Le principal enseignement de cette approche est que la dispersion des heures de travail peut expliquer plus d'un tiers des inégalités de revenu dans certains pays et que la corrélation entre le salaire horaire et les heures travaillées s'est accrue au fil du temps. Le second chapitre s'appuie sur les résultats du précédent et explore les mécanismes qui expliquent la tendance à la hausse de la corrélation entre salaires et heures travaillées. Ce chapitre décrit tout d’abord les effets de composition qui jouent sur l'évolution de la réponse du nombre d'heures au salaire horaire en considérant l'élasticité du nombre d'heures travaillées par rapport au salaire horaire. Dans un deuxième temps, nous régressons les élasticités sur des indicateurs de la demande et l'offre de travail pour comprendre leurs évolutions. Nous constatons qu'une plus grande volatilité de la production agrégée et une réglementation plus stricte du marché du travail ont tendance à réduire l'élasticité, alors qu'une augmentation du commerce dans un secteur les augmente. Enfin, le troisième chapitre examine le rôle de l'emploi des femmes pour expliquer la polarisation de l'emploi en Allemagne. L'analyse met l'accent sur le rôle des femmes hautement qualifiées dans l'évolution du marché des substituts de la production domestique et montre que, lorsque les femmes hautement qualifiées travaillent plus d'heures, les femmes moins qualifiées sont plus susceptibles d'être employées.

Thesis resume

Earnings inequality and job polarization have increased in a number of countries during the last decades, raising concerns of fairness and fostering debates on the implications for redistributive policies. At the same time, average hours worked have been on a downward trend, while female employment has been on the rise in most European countries. Numerous studies have focused on the determinants of both earnings inequality and job polarization, but, so far, the role of hours worked and female employment have been mostly overlooked. This thesis contributes to the economic literature by answering two main questions. The first concerns the relevance of hours worked and their dispersion for earnings inequality, while the second question investigates the role of female labour supply in explaining the increase in job polarization. This thesis consists of three chapters. The first chapter uses data for the USA, the UK, Germany, and France over the period 1989-2012 and examines how earnings inequality is affected by the dispersion of working hours. Defining earnings as the product of hours worked and hourly wages, allows to decompose earnings inequality into three terms: wage and hour dispersion, and a third term that captures the correlation between hours and hourly wages. The main result of this exercise is that hours dispersion can account for over a third of earnings inequality in some countries, and that the relevance of the correlation between wages and working hours has been growing over time. The second chapter builds on the results of the previous one and explores the forces behind the upward trend of the correlation between wages and working hours. Firstly, this chapter disentangles the compositional effects from the changes in the hours response to hourly wages by considering hours elasticities with respect to hourly wages. As a second step, we regress the elasticites on demand and supply side proxies to understand their evolution. We find that greater aggregate output volatility and stricter labour market regulation tend to reduce the elasticity, while a greater trade share in an industry raises it. Finally, the third chapter investigates the relevance of female employment for job polarization in Germany. The analysis focuses on the role of high-skilled females in the evolution of a market for home production substitutes, and finds that when top-employed females work more hours, low-skilled women are more likely to be employed.