Ecole Doctorale
Sciences Juridiques et Politiques
Spécialité
Doctorat en Science politique
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Syrie,exil,étiquetage,arts visuels et plastiques,
Keywords
Syria,Exile,labelling theory,plastic and visual arts,Art,
Titre de thèse
Bon réfugié, vrai artiste ? Parcours dartistes syriens exilés, entre luniversel et du particulier
Good refugee, true artist? Syrian artists in exile, between universalism and particularism
Date
Lundi 19 février 2024 à 14:00
Adresse
Sciences Po Aix
Espace Philippe Seguin
Salle 101
31 avenue Jean Dalmas
13100 Aix-en-Provence
Salle 101 Espace Philippe Seguin
Jury
Rapporteur |
M. Hamit BOZARSLAN |
EHESS - Centre d'études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC) |
Rapporteur |
M. Franck MERMIER |
CNRS / EHESS - Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (IRIS) |
Président |
Mme Sylvia GIREL |
Aix-Marseille Université - Mesopolhis |
Examinateur |
M. Lilian MATHIEU |
ENS de Lyon - Centre Max Weber |
CoDirecteur de these |
Mme Christine DéTREZ |
ENS de Lyon - Centre Max Weber |
Directeur de these |
M. Mohamed TOZY |
Aix-Marseille Université - Mesopolhis |
Résumé de la thèse
Cette thèse a pour objet détude de la production artistique visuelle et plastique syrienne dans lexil. Depuis le début de la révolution en 2011, de nombreux artistes ont dû se réfugier hors de Syrie : que fait lexil à lart et aux artistes ? Que deviennent-ils, une fois installés dans les sociétés daccueil ? Lenquête suit les trajectoires de reconstruction artistique entendues à la fois comme processus de création et de reconnaissance de praticiens issus des arts visuels et plastiques dans trois villes daccueil privilégiées que sont Beyrouth, Berlin et Paris.
Il apparaît ainsi que leur installation sest accompagnée dune mise en visibilité sans précédent, sous les prismes guerrier et exilique. En Europe particulièrement, cet intérêt soulève un double paradoxe : dune part, la valorisation de ces artistes jure avec une représentation des réfugiés et demandeurs dasile comme sujets importuns. Dautre part, létiquetage a priori mélioratif comme artiste syrien en exil tend à être rejeté par les acteurs concernés, qui y voient une assignation identitaire et un obstacle à leur reconnaissance comme artiste.
Lanalyse de ce double paradoxe met en lumière la construction de représentations en miroir dans les sociétés daccueil, ainsi quune recomposition de la reconnaissance artistique. A laune de la crise de laccueil des réfugiés, les artistes syriens exilés apparaissent comme un archétype du « bon réfugié » dans des sociétés aux prises avec leur histoire migratoire respective. Subséquemment, et alors quils et elles occupaient une place essentielle dans lespace artistique syrien, les plasticiens expériencent une mise à la périphérie de scènes artistiques centrales dans lexil. En définitive, les expériences et oeuvres dartistes syriens exilés véhiculent et reflètent une tension entre aspiration à luniversalité et réduction à leurs particularismes.
Thesis resume
This thesis aims to study Syrian visual and plastic art production in exile. Since the start of the revolution in 2011, many artists have had to take refuge outside Syria: what does exile do to art and artists? What happens to them once they have settled in the host societies? This study follows the trajectories of artistic recovery understood both as a process of creation and recognition of practitioners in three privileged host cities: Beirut, Berlin and Paris.
It appears that their installation has been accompanied by an unprecedented exposure through their war and exile artworks. This interest raises a double paradox, especially in Europe: on the one hand, the promotion of these artists clashes with the representation of refugees and asylum seekers as unwelcome subjects. On the other hand, the a priori positive labelling of Syrian artists in exile tends to be rejected by the latter, who perceive it as an identity assignment and an obstacle to their recognition as artists.
An analysis of this double paradox highlights the construction of mirrored representations within host societies, as well as a reconfiguration of artistic recognition. Against the backdrop of the refugee reception crisis, Syrian artists in exile appear as a 'good refugee' archetype in societies grappling with their respective migratory histories. Subsequently, while plastic and visual artists once occupied a key position in the Syrian art scene, they are relegated to the periphery of the main art scenes in exile. Ultimately, their experiences and works convey and reflect a tension between an aspiration to universality and the reduction to their particularisms.