Ecole Doctorale

Langues Lettres et Arts

Spécialité

LANGUES, LITTERATURES ET CIVILISATIONS ROMANES :Etudes italiennes

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

poésie italienne (1960 et 1970),métapoésie,métadiscours,macrotexte,sujet lyrique,thèmes métapoétiques,

Keywords

Italian poetry (1960s-1970s),metapoetry,metadiscourse,macrotext,lyrical I,metapoetic themes,

Titre de thèse

La métapoésie italienne dans les années 1960 et 1970 : théorie, stratégies d’énonciation et thèmes
Italian metapoetry in the 1960s and 1970s: theory, enunciative strategies and themes

Date

Vendredi 30 Juin 2023 à 14:00

Adresse

Aix-Marseille Université Bâtiment R. Egger 29, Av. R. Schuman - 13628 Aix-en-Provence Cedex 01 C223 MD VP Salle du Conseil

Jury

Directeur de these M. Yannick GOUCHAN Aix-Marseille Université
Président M. Flaviano PISANELLI Université Paul-Valéry Montpellier 3
Rapporteur Mme Laura NERI Università degli Studi di Milano
Examinateur Mme Laura TOPPAN Université de Lorraine
CoDirecteur de these M. Niccolò SCAFFAI Università degli Studi di Siena
Examinateur M. Riccardo DONATI Università degli Studi di Napoli

Résumé de la thèse

L’objectif de cette étude est l’analyse de la métapoésie dans la production littéraire italienne, de son fonctionnement, de sa construction et de ce qu’elle exprime pendant les années 1960 et 1970. Le choix de cette période s’explique en vertu de ses particularités littéraires, culturelles, historiques et sociales, profondément liées aux questions qui sont au cœur des interrogations métapoétiques. Ce travail se concentre sur l’œuvre poétique d’Attilio Bertolucci (1911-2000), de Giorgio Caproni (1912-1990), de Vittorio Sereni (1913-1983), de Franco Fortini (1917-1994), d’Andrea Zanzotto (1921-2011), de Giovanni Giudici (1924-2011) et d’Amelia Rosselli (1930-1996), à savoir des auteurs dont les parcours métapoétiques nous semblent significatifs et exemplaires. Le premier chapitre, Pour une théorie de la métapoésie, propose des coordonnées théoriques, critiques, historiques et littéraires. Notamment, nous distinguons entre le simple métadiscours et son utilisation créatrice (la métapoésie), dont nous mettons en relief les spécificités à l’époque moderne. Nous analysons le rapport de la métapoésie à la critique et à des notions voisines (métalangage, métatextualité et métalittérarité) ainsi que deux caractéristiques de la métapoésie fondamentales pour l’exégèse (les formes explicites ou implicites et le réseau relationnel). Puis nous retraçons un parcours sur l’évolution de la métapoésie italienne de la fin du XIXe siècle à la moitié du XXe siècle. Le deuxième chapitre, Stratégies d’énonciation de la métapoésie, porte sur les mécanismes discursifs qui permettent le fonctionnement de la métapoésie. D’abord, nous étudions la nature relationnelle de la métapoésie par le biais de l’analyse intratextuelle, en observant deux familles de dynamiques macrotextuelles, d’une part, les dynamiques de variation (variation simple, développement et rétrospective), d’autre part, celles de dialogue (échange à distance et tension et dénouement). Ensuite, nous prenons en examen la construction du sujet lyrique, en observant les formes de concrétisations (personnage autobiographique et autofictionnel) et d’abstraction (vocalité et effacement énonciatif) à travers l’étude de la métapoésie. Le troisième chapitre, Les thèmes de la métapoésie, se concentre sur l’analyse thématique de la métapoésie, en étudiant, d’abord, les thèmes internes (la représentation de soi, du corps et de la perception), puis les thèmes externes (la représentation des autres et du monde : le destinataire, l’expérience, le paysage, la musique et les objets). La métapoésie se situe au centre d’un processus créateur en tant qu’outil expressif qui permet au poète de réfléchir sur le langage, dans le cadre de son interaction constitutive avec le sujet et le monde. Les thèmes analysés créent un imaginaire interdiscursif et diversifié, cohérent chez chaque auteur. La métapoésie se présente enfin comme une manière créatrice d’utiliser les propriétés métadiscursives du langage poétique afin de construire le sujet lyrique, un réseau et un imaginaire qui exprime le rapport à soi-même et au monde pour en relever des défis expressifs majeurs.

Thesis resume

The purpose of this study is to analyse Italian metapoetry during the 1960s and 1970s, examining how it functions, how it is constructed and what it expresses. The choice of this period is justified by its literary, cultural, historical and social significance, which is deeply linked to the questions that are at the core of metapoetic interrogations. This study focuses on the poetic work of Attilio Bertolucci (1911-2000), Giorgio Caproni (1912-1990), Vittorio Sereni (1913-1983), Franco Fortini (1917-1994), Andrea Zanzotto (1921-2011), Giovanni Giudici (1924-2011) and Amelia Rosselli (1930-1996), authors whose metapoetic writing seem to be significant and exemplary. The first chapter proposes some theoretical, critical, historical and literary coordinates. In particular, a distinction is made between simple metadiscourse and its creative use (metapoetry), with an emphasis on its specificities during the modern period. Then, the study analyses the link between metapoetry and criticism and related notions, such as metalanguage, metatextuality and metaliterarity. Two fundamental characteristics of metapoetry for exegesis are also explored, such as explicit or implicit forms and relational network. The study then traces the evolution of Italian metapoetry from the end of the 19th century to the middle of the 20th century. The second chapter focuses on the discursive mechanisms that allow metapoetry to function. First, the relational quality of metapoetry is studied through intratextual analysis, observing two families of macrotextual dynamics, on the one hand the dynamics of variation (simple variation, development and retrospective), on the other hand, those of dialogue (exchange at a distance and tension and release). Then, the construction of the lyrical subject is examined, observing through of metapoetry the forms of concretization (autobiographical and autofictional character) and abstraction (vocality and “enunciative fading out”). The third chapter focuses on the thematic analysis of metapoetry, first looking at internal themes (the representation of self, body and perception), and then external themes (the representation of the others and the world: recipient, experience, landscape, music and objects). Metapoetry results at the heart of the creative process, serving as an expressive tool that enables the poet to reflect on language in its constitutive interaction with the subject and the world. These themes create an interdiscursive and diversified imaginary that is coherent in each author. Finally, metapoetry reveals itself as a creative way of using the metadiscursive properties of poetic language to construct the lyric subject, a network and an imaginary. It reflects the relationship to the self and to the world in order to respond to major expressive challenges.