Ecole Doctorale
Sciences de la Vie et de la Santé
Spécialité
Biologie-Santé - Spécialité Neurosciences
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Bulbe olfactif,Traitement des odeurs,Identité et concentration olfactive,Interneurones glutamatergiques,Imagerie in vivo,
Keywords
Olfactory bulb,Odor processing,Odor identity and concentration,Glutamatergic interneurons,In vivo imaging,
Titre de thèse
Transformations des informations sensorielles par le réseau intraglomérulaire du bulbe olfactif chez la souris
Sensory information processing by the intraglomerular network of the olfactory bulb in mice
Date
Jeudi 15 Décembre 2022
Adresse
163 Avenue de Luminy
case 901 - 13009 Marseille AUDITORIUM
Jury
Directeur de these |
M. Harold CREMER |
Institut de Biologie du Développement (IBDM) |
Rapporteur |
Mme Lisa ROUX |
IINS |
Rapporteur |
M. Didier DE SAINT JAN |
INCI |
Examinateur |
Mme Nathalie MANDAIRON |
Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon |
Examinateur |
M. Valery MATARAZZO |
Inmed |
CoDirecteur de these |
M. Jean-Claude PLATEL |
Inmed |
Résumé de la thèse
Lolfaction est un système sensoriel connu pour jouer un rôle essentiel dans lintégration des signaux environnementaux. Le traitement olfactif débute à lintérieur de la cavité nasale, où des molécules odorantes viennent se fixer aux récepteurs olfactifs (ORs) présents à la surface des neurones sensoriels olfactifs (OSNs). Chaque OSN n'exprime qu'un seul type dOR (parmi ~1000 ORs chez les rongeurs) et transmet linformation sensorielle vers des structures spécifiques du bulbe olfactif (OB), que lon appelle des glomérules. Les glomérules sont des structures sphériques très complexes où convergent à la fois les fibres axonales des OSNs, les dendrites d'une variété d'interneurones et les dendrites apicales des neurones de projection du BO. Ensemble, ils forment un réseau synaptique dense qui va être à la base de l'intégration de l'information olfactive dans le cerveau. De nombreuses études in vitro et in vivo ont révélé que chaque odeur génère une carte dactivité glomérulaire spécifique, à lintérieur du BO, qui va être le reflet de lidentité et de la concentration olfactive perçue. Au sein de cette carte dactivité glomérulaire, chaque glomérule répondant présente une activité globale homogène. Pourtant, il savère que lactivité des neurones de projection devient hétérogène en réponse à des stimulations olfactives. Alors que la communauté scientifique saccorde à dire que cette décorrélation de lactivité semble essentielle à la représentation de lidentité et de la concentration des odeurs, les mécanismes cellulaires qui sont responsables de ce codage à lintérieur du réseau intraglomérulaire restent encore très méconnus. Ceci est particulièrement dû à une importante diversité et densité dinterneurones présents autour des glomérules qui, combiné à une absence de marqueurs génétiques spécifiques, nous empêche de les associer individuellement à leur glomérule respectif.
Afin de mieux comprendre comment le réseau intraglomérulaire représente les informations olfactives, je me suis intéressé à une population spécifique dinterneurones glutamatergiques du BO, les external tufted cells (ETCs). Pour cela, jai utilisé un modèle de souris transgénique ND6-Cre couplé à un rapporteur fluorescent TdTomato et une sonde dactivité calcique GCaMP6s. En combinant des approches dimagerie structurale de haute résolution avec des enregistrements biphotoniques dactivité calcique in vivo, jai pu à la fois reconstruire la morphologie dendritique des ETCs et étudier leur activité cellulaire au sein de leur glomérule respectif. Alors quaucune étude in vivo navait été réalisé sur les ETCs, jai pu observer pour la première fois que ces neurones affichent des réponses excitatrices, inhibitrices ou complexes en réponse à des stimulations olfactives. Les ETCs répondantes, projetant à lintérieur du même glomérule, ont des réponses significativement corrélées. Lapplication dune odeur au travers dune gamme de concentration croissante ma permis dobserver une augmentation du pourcentage dETCs répondants au sein dun même glomérule, suggérant que ces neurones sont progressivement recrutés. Ce mécanisme crée alors une carte de recrutement cellulaire spécifique à lintérieur de chaque glomérule. Ces cartes de recrutement cellulaire restent stables dans le temps, sur un mois. De manière inattendue, jai également pu observer que la stimulation dune autre odeur avec la même gamme de concentration entraîne lapparition dune nouvelle carte de recrutement cellulaire au sein du même glomérule répondant. Ainsi, mon travail de thèse a permis de mettre en évidence, pour la première fois, lémergence de cartes dactivités cellulaires dynamiques, à lintérieur des glomérules, qui sont spécifiques de lidentité et de la concentration des odeurs perçues. Il pourrait sagir de la première étape dune décorrélation des entrées sensorielles qui permettrait au BO de mieux discriminer les informations olfactives provenant de la périphérie.
Thesis resume
Olfaction is a sensory system known to play an essential role in the integration of environmental signals. Olfactory processing starts inside the nasal cavity, where odorant molecules bind to olfactory receptors (ORs) present on the surface of olfactory sensory neurons (OSNs). Each OSN expresses only one type of OR (among ~1000 ORs in rodents) and transmits the sensory information to specific structures of the olfactory bulb (OB), which are called glomeruli. These Glomeruli are very complex spherical structures where axon fibers of OSNs, apical dendrites of a variety of interneurons and OB output neurons converge. Together, they form a dense synaptic network that is the basis for the integration of olfactory information in the brain. Numerous in vitro and in vivo studies have revealed that each odor generates a specific glomerular activity map, within OB, which will reflect the odor identity and concentration perceived. Within this glomerular activity map, each responding glomerulus presents a homogeneous global activity. However, it appears that the activity of projection neurons becomes heterogeneous in response to olfactory stimuli. While the scientific community agrees that this activity decorrelation would seem to be essential for odor identity and concentration representation, the cellular mechanisms that are responsible for this coding within the intraglomerular network remain largely unknown. This is particularly due to the high diversity and density of interneurons present around the glomeruli which, combined with a lack of specific genetic markers, prevents us from associating them individually with their respective glomeruli.
In order to better understand how the intraglomerular network represents olfactory information, I focused on a specific population of OB glutamatergic interneurons, the external tufted cells (ETCs). I used the ND6-Cre transgenic mouse line crossed with a fluorescent reporter line and a calcium genetic sensor line to study this population. We combine high resolution two-photon structural imaging to reconstruct the dendritic morphology of ETCs and assign them to a specific glomerulus, with in vivo calcium imaging. By using this approach, we show that ETCs can be activated by olfactory stimulation and surprisingly, they can also be inhibited or generate complex responses. Interestingly, I showed that responding ETCs connected to the same glomerulus have significantly correlated responses. Then, I stimulated with different odor concentrations and I observed an increase of the percentage of responding ETCs within the same glomerulus meaning that ETCs are progressively recruited. This process creates a specific ETCs recruitment map in each glomerulus to discriminate odor concentration. These cell recruitment maps remain stable over time, over a month. Unexpectedly, I was able to observe that the stimulation of another odor through the same concentration range results in the emergence of a new cell recruitment map within the same responding glomerulus. Thus, my PhD work has allowed to demonstrate, for the first time, the emergence of dynamic cellular activity maps, within glomeruli, which are specific to odor identity and concentration. This could be the first step in a decorrelation of sensory inputs that would allow the OB to better discriminate olfactory information from the periphery.