Soutenance de thèse de Rita JAAFAR

Measles is a highly contagious disease preventable by vaccination. Yet, measles is still not eliminated despite WHO efforts and lately, epidemic measles virus waves were seen especially in regions with high vaccine coverage, like the European region. Therefore, it was interesting to study measles resurgences and vaccine efficacy. In this work, we investigate measles virus outbreak that occurred in Marseille, France in 2017-2019 through molecular and serological approaches. First, whole genome sequencing allowed a better genomic characterization by identifying four phylogenetic and time clusters of genotype D8 and B3 MeV strains, we report furthermore measles cases in vaccinated individuals, with two doses of measles vaccine. Secondly, we assessed and compared the immune status of convalescent and vaccinated individuals by different serological techniques. Subsequently, we show high inter-individual heterogeneity within a same group using seroneutralizaton test, routine ELISA test, and western blot assay. We observed that neutralizing titers were significantly higher in convalescents infected around 35 years ago than in young 2-dose-vaccinees. This neutralization appears to be genotype dependent in convalescents but not in vaccinees. However, no such differences were seen by western blot technique. Particularly, the H protein of genotype D8 seem to be less likely recognized by antibodies from vaccinee and convalescents. Finally, due to the employment of western blot in our studies, we compiled its utility in the diagnosis of virus infections by presenting its advantages and limitations through a literature review. In conclusion, we cannot conclude that the measles epidemic is linked to the ineffectiveness of the vaccine. Resurgences of measles may probably be explained by the transmission of the virus from unvaccinated patients to individuals poorly vaccinated or with waning immunity over time. Larger scale serological and molecular investigations are needed to assess vaccine efficacy in the actual terms of measles outbreaks.

La rougeole est une maladie très contagieuse évitable par la vaccination. Pourtant elle n'est toujours pas éliminée malgré les efforts de l'OMS et, actuellement, des vagues épidémiques de virus de la rougeole (MeV) ont été observées, en particulier dans les régions où la couverture vaccinale est élevée, comme la région européenne. Il était donc intéressant d'étudier ces résurgences et l'efficacité du vaccin antirougeoleux. Dans ce travail, nous étudions l'épidémie causée par le MeV qui s'est produite à Marseille, en France, en 2017-2019 suivant des approches moléculaires et sérologiques. Tout d'abord, nous avons montré que le séquençage du génome entier des souches isolées de MeV permet une meilleure caractérisation génomique. Nous avons ainsi identifié quatre clusters phylogénétiques et temporels de génotype D8 et B3 circulants. De plus, nous rapportons des cas de rougeole chez des individus correctement vaccinés, avec deux doses de vaccin. Ceci nous a conduit à évaluer et comparer le statut immunitaire d‘individus convalescents et vaccinés par différentes techniques sérologiques. Nous montrons qu’au sein d’un même groupe, il existe une forte hétérogénéité interindividuelle des résultats obtenus par séroneutralisation, par la sérologie ELISA utilisée en routine diagnostique, et par la technique du western blot. De plus, nous observons que les titres d'anticorps neutralisants étaient significativement plus élevés chez les convalescents infectés il y a plus de 35 ans que chez les jeunes vaccinés à deux doses. Par ailleurs, cette neutralisation semble dépendre du génotype chez les convalescents mais pas chez les vaccinés. Cependant, aucune différence de ce type n'a été observée par la technique du western blot. En particulier, la protéine H du génotype D8 semble moins susceptible d'être reconnue par les anticorps des vaccinés et des convalescents. Enfin, en raison de l'emploi du western blot dans nos études, nous avons compilé son utilité dans le diagnostic des infections virales en présentant ses avantages et ses limites à travers une revue de la littérature. En conclusion, nous ne pouvons pas conclure que l'épidémie de rougeole est liée à l'inefficacité du vaccin. Nous suggérons que les résurgences de la rougeole s'expliquent probablement par la transmission du virus de patients non vaccinés à ceux mal vaccinées ou dont l'immunité s'est affaiblie au fil du temps. Des enquêtes sérologiques et moléculaires à plus grande échelle sont nécessaires pour évaluer l'efficacité du vaccin dans les conditions réelles des épidémies de rougeole.