Ecole Doctorale

Sciences Juridiques et Politiques

Spécialité

Doctorat en droit spécialité Droit public

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

DROIT INTERNATIONAL,MEDIATION INTERNATIONALE,PAIX,CONFLITS POLITIQUES INTRAETATIQUES,CONSTITUTION,ACCORDS DE PAIX

Keywords

INTERNATIONAL LAW,INTERNATIONAL MEDIATION,PEACE,POLITICAL INTRA-STATE CONFLICTS,CONSTITUTION,ACCORDS DE PAIX

Titre de thèse

LA MEDIATION INTERNATIONALE ET LA PROBLEMATIQUE DE LA PAIX EN AFRIQUE: LE CAS DU BURUNDI
INTERNATIONAL MEDIATION AND THE PROBLEMATIC OF PEACE IN AFRICA: THE CASE OF BURUNDI

Date

Lundi 22 Novembre 2021 à 14:00

Adresse

FDSP, 3 Avenue Robert Schuman, 13628 Aix-en-Provence SALLE DES ACTES

Jury

Directeur de these Mme Anne MEYER-HEINE SCIENCES PO AIX
Rapporteur M. Jean-François AKANDJI-KOMBE Université de Paris I
Président Mme Marie José DOMESTICI-MET Aix Marseille Université
Examinateur M. Eric GASPARINI Aix Marseille Université
Rapporteur Mme Anne RAINAUD Université Côte d'Azur
Examinateur M. Serge RUMIN Conseiller senior médiation, Département fédéral des affaires étrangères Suisse

Résumé de la thèse

Sollicitée ces dernières années pour faire face aux crises politiques internes devenues inextricables dans la quasi-totalité des pays africains, la médiation internationale se présente pourtant en sciences juridiques, comme un champ d’étude encore en quête d’identité. Il n’en reste pas moins vrai que ce mécanisme contribue à la réforme du droit national. C’est le cas au Burundi où, à travers les accords de paix qu’il a engendrés, la médiation internationale a permis la mise en place d’un ordre constitutionnel qui garantit un espace sociopolitique à certaines catégories de citoyens longtemps exclus de la gestion de la chose publique. En effet, après l’insuccès des négociations entre les acteurs burundais à résoudre la crise politico-ethnique d’octobre 1993, c’est le processus de la médiation internationale qui a occasionné la signature des accords de paix qui ont permis au pays de renouer avec la légitimité constitutionnelle. Certes, l’efficacité de ces accords de paix reste à désirer comme en témoigne l’éclatement de la crise constitutionnelle de 2015, mais, s’inspirant de la théorie consociative, ils ont aidé dans la recréation des liens distendus entre les Hutu et les Tutsi, tout en réservant une place de choix à la communauté minoritaire des Twa. Toutefois, le conflit de normes entre ces accords de paix et l’ordre constitutionnel qu’ils ont transformé a, depuis 2015, basculé le pays dans de nouvelles tensions politiques. Aussi, l’échec de la médiation internationale à rapprocher le pouvoir et les différents groupes de l’opposition amène-t-il à se demander s’il ne serait pas opportun de repenser cette technique lorsqu’elle est employée dans la gestion des crises politiques intraétatiques. En tant que mécanisme du droit international, la médiation internationale, malgré les espoirs qu’elle suscite, affiche aussi des limites inquiétantes dans la gestion de ce genre de crises qui, du point de vue de la doctrine constitutionnelle, sont du ressort du droit et des acteurs nationaux.

Thesis resume

Although international mediation is used in recent years to deal with the internal political crises that have become inextricable in almost all African countries, it is however presented itself, in law sciences, as a field of study still in search of identity. It is nonetheless still true that this mechanism contributes to the reform of national law. This is the case in Burundi where through the peace agreements it has created, international mediation has helped to establish a constitutional order that guarantees a socio-political space to certain categories of citizens who have long been excluded from the management of public affairs. Indeed, through the resolution of the politico-ethnic crisis of October 1993, it was international mediation that led to the signing of the peace agreements that allowed the country to return to constitutional legality. While the effectiveness of these peace agreements remains to be desired, as evidenced by the outbreak of the constitutional crisis of 2015, they have helped to recreate the distended ties between Hutu and Tutsi while taking attention to the minority community of the Twa. However, the conflict of norms between these peace agreements and the constitutional order they have transformed has, since 2015, tipped the country in new political tensions. Thus, the failure of international mediation to bring together the government and the various opposition groups raises the question of whether it would not be appropriate to rethink this technique when it is used in the resolution of intra-state political crises. As a mechanism of international law, international mediation, despite the hopes it raises, also shows worrying limits in the management of such crises which, according to the point of view of constitutional doctrine, are the responsibility of the law and national actors.