Soutenance de thèse de Valentin BOILAIT

Ce travail se propose, à partir d’une étude de cas constituée autour des musiques techno en Région PACA, d’interroger les mutations induites dans la pratique des acteurs culturels et de l’institution par la modernisation de l’action publique dans la culture en France sur les 40 dernières années. Il est question de se saisir de ce monde de l’art, d’étudier son fonctionnement, ses conventions, leurs diverses hybridations, et de montrer son inscription dans un processus de mobilité esthétique. On constatera cependant que la progression dans ce processus est gelée, interdisant l’accès de ces musiques à sa troisième phase, celle de fine art, de musiques esthétiquement légitimes et soutenues en tant que telles, et ce alors que certains acteurs sur lesquels l’institution s’appuie pour développer des politiques publiques possèdent la volonté et les dispositions nécessaires pour les faire exister en cet état. Il importe alors d’étudier les carrières des acteurs inscrits dans un processus de professionnalisation de leurs pratiques, leurs objectifs ainsi que leurs rapports à l’institution, dans toute leur diversité, pour comprendre les modalités d’institutionnalisation qui s’offrent à eux, les différentes injonctions que produisent les institutions pour intégrer leurs activités dans les politiques publiques, dessinant un nouveau paradigme dans lequel se pense le soutien aux arts et à la culture. On retracera alors son émergence pour comprendre ses logiques, ce qu’il produit dans la pratique des différentes parties prenantes, ainsi que ce qu’il dit des objets auxquels il s’intéresse avant d’envisager comment il a vocation à s’étendre à l’ensemble de la sphère culturelle.

Based on a case study of techno music in the PACA region of France, this work proposes to examine the changes brought about in the practice of cultural actors and institutions by the modernization of public action in culture in France over the last 40 years. It is firstly a question of studying this art world, its functioning, its conventions, their various hybridizations, and showing its inclusion in a process of aesthetic mobility. However, it will be noted that the progression in this process is frozen, forbidding access to its third phase, that of fine art, of music that is aesthetically legitimate and supported as such, while certain actors on whom the institution relies to develop public policies have the necessary provisions to make them exist in this phase. It is then a question of studying the careers of the actors involved in a process of professionalization of their practices, their objectives and their relationships to the institution, in all their diversity, in order to understand the modalities of institutionalization available to them, the various injunctions that institutions produce to integrate their activities into public policies, drawing a new paradigm in which support for the arts and culture is thought of. It is then necessary to retrace its emergence, to understand its logics, what it produces in the practice of the various stakeholders, and what it says about the objects it is interested in before considering how it can be extended to the entire cultural sphere.