Ecole Doctorale

Sciences de la Vie et de la Santé

Spécialité

Biologie-Santé - Spécialité Maladies Infectieuses

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Sans domicile fixe,maladies vectorisées par le sang,pathogènes vectorisées par les poux,pathogènes respiratoires,gènes de résistance aux antibiotiques,maladies sexuellement transmissibles

Keywords

Homelessness,blood-borne diseases,louse-borne pathogens,respiratory pathogens,antibiotic resistance genes,sexually transmitted diseases

Titre de thèse

Épidémiologie des maladies infectieuses chez les personnes sans domicile fixe à Marseille, France
Epidemiology of infectious diseases in homeless population in Marseille, France

Date

Vendredi 27 Novembre 2020 à 11:00

Adresse

IHU Méditérannée Infection Salle de cours 1 (videoconférence)

Jury

Directeur de these M. Philippe GAUTRET VITROME, Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection
Rapporteur Mme Marie KEMPF Institut de Biologie en Santé, Angers
Examinateur M. Philippe BROUQUI IHU Méditérannée Infection
Rapporteur M. Arezki IZRI Parasitologie et Mycologie, Hôpital Avicenne à Bobigny.

Résumé de la thèse

Introduction. Les personnes Sans Domicile Fixe (SDF), vivent souvent dans des conditions de promiscuité et d’hygiène limitée. Ces conditions favorisent la transmission interhumaine de maladies infectieuses. Des enquêtes et interventions ponctuelles annuelles sont conduites régulièrement auprès des SDF vivant en foyers à Marseille, France par des équipes médicales de l’Institut Hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée-Infection depuis 1993. Méthodes. Ce travail de thèse présente les caractéristiques démographiques et sanitaires, les conditions chroniques, la prévalence des symptômes et signes cliniques et le portage de pathogènes chez les SDF pendant la période 2000-2020 ainsi et les facteurs de risques inhérents. Résultats. Les pathologies infectieuses chez les SDF les plus fréquemment rapportées sont : les infections respiratoires, les infections sexuellement transmissibles, les maladies vectorisées par le sang telles que les infections par le virus de l’hépatite B (VHB) et le virus de l’hépatite C (VHC) et l’infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). La prévalence de l’infestation par des ectoparasites et des infections dues à des pathogènes zoonotique et vectorisées par les poux de corps y compris Bartonella quintana sont encore élevées mais ont une tendance à diminuer. Nous avons remarqué que la consommation fréquente d’alcool était un facteur de risque indépendant pour l’infestation par les poux de corps. Les personnes SDF consommant du cannabis et des drogues illicites avaient plus de risques d’être atteint d’infection par le VHC. L’origine des individus joue également un rôle significatif sur les risques d’infection, par exemple les individus nés dans des pays d’Afrique subsahariennes ou d’Asie sont plus exposés à l’infection par le VHB et à la syphilis que ceux nés en Europe. Les conditions de logement collectif au sein des centre d’hébergement d’urgence (CHU) jouent un rôle important sur la transmission des pathogènes avec des différences de prévalence d’infestation par les poux et du portage de SARS-CoV-2 selon les foyers étudiés. La durée prolongée de statut SDF et de résidence en France est un facteur de risque pour une infestation par les poux de corps et pour les symptômes respiratoires. Nous avons identifié le portage de pneumocoque et de virus respiratoires, y compris les virus grippaux comme facteurs de risque de symptômes respiratoires, par contre un faible taux de vaccination contre la grippe et le pneumocoque a été observé. Conclusions. Les interventions (accès aux douches, changement de vêtements, application d’un traitement contre les poux comme l’Ivermectine) effectuées dans les CHU ont pu entrainer une réduction de la prévalence de l’infestation par les ectoparasites et des infections dues à des pathogènes zoonotique et vectorisées. Nous proposons qu’une stratégie interventionnelle de vaccination contre la grippe et le pneumocoque soit mise en place dans les foyers d’hébergement. Nous suggérons également d'appliquer une stratégie de dépistage sérologique rapide y compris la détection de l'AgHBs (pour le VHB) et des anticorps IgM/IgG anti-HAV. Les questionnaires de dépistage pour la tuberculose pulmonaire active peuvent être utilisés comme premier outil de dépistage chez les personnes nouvellement arrivées dans les foyers d’hébergement pour orienter seulement ceux qui sont testés positifs vers la réalisation d’une radiographie pulmonaire.

Thesis resume

Introduction. Homeless people live often in crowded living conditions and poor hygiene. These conditions favor the spread of communicable diseases. Since 1993, annual surveys and interventions have been regularly performed among sheltered homeless persons in Marseille, France by medical teams from the IHU Méditerranée-Infection. Methods. This thesis work described the socio-demographic characteristics, underlying chronic medical conditions and addictions, clinical symptoms and signs and prevalence of pathogens carriage in the homeless persons during the period 2000-2020 and investigated potential risk factors. Results. The most frequently reported infectious diseases among homeless people are: respiratory infections, sexually transmitted infections, blood-borne diseases such as hepatitis B (or C) virus infection, and HIV infection. We observed a high prevalence of respiratory symptoms. The prevalence of ectoparasite infestation (including body lice) and clothes louse-borne pathogens (including Bartonella quintana) are still high but with a decreasing trend. We found that frequent alcohol consumption was an independent risk factor for body lice infestation. Homeless people who used cannabis and illicit drugs were at greater risk for HCV infection. The origin of individuals plays also a significant role in the risk of infection, for example, originating from Asia or sub-Saharan Africa was an independent risk factor for hepatitis B virus infection and syphilis compared to originating from Europe. The collective housing conditions in homeless shelters plays an important role in the transmission of pathogens. We observed differences in the prevalence of lice infestation and the carriage of SARS-CoV-2 according the accommodation centers. The prolonged duration of homelessness and residence in France are risk factors for body lice infestation and for respiratory symptoms. We identified pneumococcus and respiratory virus carriage (including influenza viruses) as risk factors for respiratory symptoms, however, a low rate of vaccination against influenza and pneumococcus has been observed. Conclusions. The decreasing trend of ectoparasite (including clothes louse infestation) and clothes louse-borne pathogens in homeless people living in shelters in Marseille observed over time may possibly be due to the effect of delousing interventions conducted in the shelters by our team or by the shelter staff following our recommendations (providing showers, complete change of clothing, application of insecticide, laundry, and ivermectin treatment). We propose that an interventional influenza and pneumococcal vaccination strategy be implemented in shelters. We also suggest conducting a rapid serological testing strategy in areas where homeless persons tend to aggregate, including HBsAg detection (for HBV) and IgM/IgG anti-HAV. Screening questionnaire for active pulmonary tuberculosis can be used as a first assessment tool in people arriving at homeless shelters and to refer those screening positive for a chest x-ray.