Ecole Doctorale

Sciences de la Vie et de la Santé

Spécialité

Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

injection de drogues,réduction des risques,recherche interventionnelle,,

Keywords

drug injection,harm reduction,interventional research,,

Titre de thèse

Exploration des risques liés à l'injection de substances psychoactives : approches observationnelles et interventionnelles
Exploration of harms related to psychoactive substances injection: observational and interventional approaches

Date

Mercredi 16 Décembre 2020 à 14:00

Adresse

Faculté de Médecine, 27 Boulevard Jean Moulin, 13385 Marseille Salle de thèse

Jury

Directeur de these Mme Maria Patrizia CARRIERI Sciences économiques et sociales de la santé & traitement de l’information médicale (SESSTIM) - UMR 1252 - Inserm/IRD/Aix-Marseille Université
CoDirecteur de these Mme Perrine ROUX Sciences économiques et sociales de la santé & traitement de l’information médicale (SESSTIM) - UMR 1252 - Inserm/IRD/Aix-Marseille Université
Rapporteur M. Marc AURIACOMBE USR SANPSY (USR3413, CNRS - Université Bordeaux 2) / Centre Hospitalier Charles Perrens
Rapporteur Mme Maria MELCHIOR Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique UMR-S 1136 Inserm / Sorbonne Université
Examinateur M. Joachim LEVY Association Nouvelle Aube
Examinateur M. Thémis APOSTOLIDIS Laboratoire de psychologie sociale, Aix-Marseille Université

Résumé de la thèse

La consommation de substances psychoactives ou drogues par injection expose les personnes qui injectent des drogues (PQID) à des risques sanitaires et sociaux. Ces personnes sont particulièrement vulnérables à un grand nombre de dommages physiques, notamment les infections virales ou bactériennes, les complications vasculaires et les surdoses. Ces dommages ont pour origine des pratiques d’injection à risque. Pour certaines d’entre elles, comme le partage de seringue, le lien avec l’infection par le VIH est bien identifié tandis que pour d’autres, ce lien reste à investiguer. Des facteurs individuels et socio-environnementaux ont été également identifiés comme associés aux pratiques à risque et aux complications. Les liens existant entre ces facteurs et les risques liés à l’injection sont importants à décrire pour comprendre quelles personnes sont plus vulnérables ainsi que les contextes dans lesquels le risque est majoré. La réduction des risques (RDR), une approche pragmatique dont l’objectif est de réduire les conséquences néfastes de l’usage de drogues sans objectif d’abstinence des consommations, a proposé des réponses adaptées. Les principales interventions de RDR à destination des PQID dont les piliers sont les programmes d’échange de seringues et les traitements de substitution aux opioïdes ont permis de réduire l’incidence du VIH dans cette population. L’efficacité de ces interventions a néanmoins été limitée concernant d’autres complications dont l’infection par le virus de l’hépatite C ou les infections bactériennes. Des interventions innovantes, visant à modifier les comportements mais aussi à réduire l’impact des facteurs socio-environnementaux voient le jour mais restent à développer et à évaluer. Cette thèse a pour premier objectif d’améliorer la connaissance des pratiques d’injection à risques, des complications liées à l’injection et de leurs déterminants à travers une approche observationnelle. Le second objectif est de mettre en œuvre et évaluer des interventions innovantes de RDR visant à améliorer les pratiques d’injection. La première partie de ce travail s’appuie sur les données de l’étude transversale nationale PrébupIV menée auprès de personnes qui injectent des opioïdes et recrutées en centre d’accueil et sur internet. La seconde partie s’appuie sur les données de l’étude ANRS-AERLI, visant à évaluer une intervention globale pour améliorer les pratiques d’injection et de l’étude ACCSOLU visant à évaluer une intervention ciblée sur l’hygiène de mains. Nos résultats ont permis d’identifier l’influence du type de filtre utilisé sur l’occurrence des poussières, une complication liée à l’injection peu décrite dans la littérature scientifique. Nous avons également décrit le lien qui existent entre l’incarcération et les complications liées à l’injection. Enfin, nous avons mis en évidence les facteurs associés à l’intérêt pour un traitement par buprénorphine intraveineuse pour la prise en charge du trouble de l’usage des opioïdes. Dans un deuxième temps, nous avons mis en évidence une amélioration des pratiques d’injection induite par deux interventions éducatives communautaires suggérant leur potentiel pour réduire les complications liées à l’injection. Ces résultats soulignent l’importance d’investiguer les liens entre pratiques d’injection, complications et déterminants individuels et socio-environnementaux pour comprendre les risques liés à l’injection et ainsi concevoir des interventions visant à les réduire. Ils montrent également l’intérêt des interventions de RDR éducatives et communautaires pour améliorer les pratiques d’injection.

Thesis resume

Injecting-drug use put people who inject drugs (PWID) at risk of health and social harms. These people are particularly subject to several physical harms, namely viral or bacterial infections, vascular damages and overdoses. These harms are caused by unsafe injecting practices. For some, such as syringes sharing and HIV infection, the link is clear, while for others this link is yet to investigate. Individual and socio-environmental factors have also been associated with unsafe practices and harms. The links existing between these factors and risks are important to describe to identify the more vulnerable individuals and contexts increasing risks. Harm reduction (HR) is a pragmatic approach aimed at alleviating negative consequences of drug use without abstinence goal. Main HR interventions for PWID, namely syringes exchange programs and opioid substitution treatment, have reduced HIV incidence in this population. These interventions have nevertheless showed limited efficacy towards other harms such as hepatitis C virus or bacterial infections. Innovative interventions, aimed at modifying behaviors but also the impact of socio-environmental factors are being designed but research is still needed to develop and evaluate these interventions. The first objective of this thesis is to improve the knowledge of unsafe injecting practices, injecting-related harms and their determinants through an observational approach. The second objective is to implement and evaluate innovative HR interventions aimed at improve injecting practices. The first part of this work is based on data from the national cross-sectional study PrébupIV conducted among people who inject opioids recruited in HR programmes or internet. The second part is based on data from the ANRS-AERLI study, aimed at evaluating an intervention to improve injecting practice and from the ACCSOLU study, aimed at evaluating an intervention to specifically improve hand hygiene practices. Our results highlighted the link between the type of filter used and cotton fever experience, an injecting-related harm poorly described in the scientific literature. We also described the link between incarceration and injecting-related harms. Finally, we identified correlates of willingness to receive intravenous buprenorphine treatment for opioid use disorder. In a second step, we showed the improve in drug-injecting practices induced by two educational, community-based interventions suggesting their potential to reduce injecting-related complications. These results outline the importance of investigating the links between injecting practices, complications and individual and socio-environmental determinants to understand injecting-related risks and then design interventions aimed at reducing it. They also show the potential of HR educational and community-based interventions to improve injecting-practices.