Ecole Doctorale

Sciences Economiques et de Gestion d' Aix - Marseille

Spécialité

Sciences Economiques - Aix-Marseille

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Transmission culturelle,Valeur travail,Déterminants éducatifs,Déterminants professionnels,Modèles de recherche d'emploi,Frictions du Marché,

Keywords

Cultural Transmission,Work ethic,Educational determinants,Professional determinants,Search models,Market frictions,

Titre de thèse

Transmission culturelle, éducation et emploi sur un marché du travail frictionnel
Cultural transmission, education and employment with labor market frictions

Date

Lundi 29 Juin 2020 à 14:00

Adresse

VIsio conférence Soutenance dématérialisée COVID19

Jury

Directeur de these M. Bruno DECREUSE Aix-Marseille Université
Rapporteur Mme Hélène TURON University of Bristol
Rapporteur M. Etienne LEHMANN Université Paris 2
Examinateur M. Pierre CAHUC Sciences Po Paris
Examinateur M. Christian SCHLUTER Université d'Aix-Marseille
Examinateur Mme Eve CAROLI Université Paris Dauphine

Résumé de la thèse

Ma thèse de doctorat met en évidence les effets combinés des valeurs culturelles et des frictions du marché du travail sur les choix d’investissements éducatifs et de comportements au chômage. Le premier chapitre, « Cultural Transmission when the child’s scholastic ability is uncertain: Lessons from a search-theoretic model », propose un nouveau mécanisme pour expliquer la reproduction sociale. Les parents transmettent une valeur, plus ou moins favorable aux revenus du travail : une estime de soi en emploi, supposée complémentaire au salaire. Les parents n’ont qu’une information imparfaite concernant les capacités scolaires de leur enfant. Ils connaissent la distribution dans laquelle l’enfant tire son coût d’éducation, mais ne savent pas quel est le coût effectivement tiré. Dans les familles privilégiées, les parents n’ont pas de doute concernant le succès futur de leur enfant sur le marché du travail et transmettent donc une forte valeur pro-emploi. Les familles défavorisées, elles, ont plus tendance à transmettre une valeur pro-emploi plus faible afin de protéger leur enfant contre un risque plus élevé de chômage. Les enfants choisissent ensuite leur investissement éducatif puis cherchent un emploi. Je calibre le modèle sur données Françaises et montre que ce mécanisme tend à la fois à accroître l’immobilité sociale mais aussi à diminuer les inégalités au sein d’une cohorte. Le second chapitre « Optimal unemployment insurance with endogenous preferences », co-écrit avec Bruno Decreuse, cherche à connaître l’assurance chômage optimale lorsque les préférences sont endogènes. Le niveau optimal d’assurance chômage dépend des effets qu’a celle-ci sur les comportements des chômeurs et sur le bien-être collectif. Un niveau trop élevé d’assurance chômage désincite le chômeur à chercher activement un emploi, alors qu’une assurance chômage trop faible est socialement inefficiente car elle ignore ceux qui ne retrouvent pas facilement un emploi. Nous proposons un modèle de search utilisant des préférences endogènes dépendant de l’état de l’individu, et nous déterminons alors l’assurance optimale. Les préférences endogènes sont représentées par le choix optimal d’une estime de soi au travail, supposée complémentaire au revenu. Nous montrons d'abord que l’assurance chômage optimale et le taux de chômage sont tous deux négativement reliés à l’estime de soi au travail. Nous proposons ensuite une nouvelle formule de calcul de l’optimalité de l’assurance chômage à partir de statistiques suffisantes. Enfin, nous utilisons cette formule pour attester de l’optimalité de l’assurance chômage dans certains pays de l’OCDE. Nous concluons qu'un pays ayant une valeur travail plus forte en moyenne doit diminuer l'assurance chômage pour augmenter le bien-être social. Le troisième chapitre Inherited Work Ethic and Welfare Participation, co-écrit avec Edwin Fourrier- Nicolaï, fait le lien entre les deux premiers chapitres. Il s’intéresse à la relation entre la valeur travail dont les enfants héritent et leur propre décision de prendre les allocations chômage en cas d'éligibilité. Nous concentrons notre analyse sur l’Allemagne, où les individus les moins favorisés ont plus recours à l’assurance chômage que les individus plus aisés. En l’absence de transferts financiers, un modèle de recherche d’emploi où les parents transmettent une certaine valeur travail à leur enfant peut expliquer cette hétérogénéité. Nous calibrons le modèle sur données Allemandes. Une augmentation des allocations chômage ou une baisse du coût d’accès aux aides sociales conduisent à accroître le recours aux aides, sans changer le taux de chômage moyen. Une baisse du coût de recherche d’emploi diminue le taux de chômage mais également le recours aux allocations chômage. Ce dernier résultat est dû à une hausse de l’estime de soi en emploi lorsque le risque chômage baisse, entraînant une augmentation de la stigmatisation du chômage.

Thesis resume

My PhD dissertation is composed of three chapters assessing the combined effects of cultural values and labor market frictions on individuals’ educational investments and unemployment behaviors. The first chapter, "Cultural Transmission when the child’s scholastic ability is uncertain: Lessons from a search-theoretic model", proposes a new explanation to social reproduction. Parents transmit values that are more or less favorable to employment, namely a self-esteem at work which is assumed to be complementary to work income in one’s utility. Transmission occurs through imperfect information about their offspring’s scholastic ability. Even if they know from which distribution the child draws it, they do not observe the actual drawn one. In privileged families, parents do not doubt about their offspring’s success on the labor market. Therefore, they transmit a strong pro-employment value. On the other hand, underprivileged parents are more likely to anticipate strong difficulties on the labor market for their offspring. Therefore, they transmit a higher self-esteem in unemployment state to protect their child against the stigma of unemployment. I use an overlapping generations model where parents transmit values and the child chooses educational investment and then looks for a job. I calibrate the model on French data and find that this mechanism tends to increase social immobility even if it also decreases inequality inside a given cohort. The second chapter, "Optimal unemployment insurance with endogenous preferences", co-authored with Bruno Decreuse, aims at investing optimal unemployment insurance (UI) in a setting where preferences are endogenous. The optimal level of UI depends on the effects of the latter on workers and social welfare. A too high level of UI deters unemployed workers from actively looking for a job (moral hazard effect) while a too low level would be socially inefficient because it would leave on their own every unemployed workers unable to find a new job. We provide a model mixing state-dependent preferences with endogenous preferences and assess how to compute optimal UI in such a case. We assume that endogenous preferences are represented by an optimal choice of self-esteem at work which is assumed to be complementary to work income. Our first result is that the optimal level of UI and unemployment rate both decrease with self-esteem at work. Second, we provide a sufficient statistics formula for the optimality of unemployment insurance in such a setting. We finally use this formula to assess whether UI is optimal in several OECD countries. We conclude that when self-esteem at work is high, a country should decrease unemployment benefits to improve social welfare. The third chapter, "Inherited work ethic and welfare participation", co-authored with Edwin Fourrier- Nicolaï, makes the link between the two previous chapters. It analyzes the relationship between inherited work ethic and the decision to take up benefits in case of unemployment. We focus on the German case where more disadvantaged individuals are more likely to ask for benefits to which they are entitled as compared to more privileged people. We show that in the absence of financial transfers, a search model where parents transmit self-esteem at work to their offspring can also explain take-up heterogeneity. We calibrate the model on German data. An increase in non-employment income or a decrease of the claiming cost increase the probability of taking benefits up in the case of unemployment, for all social backgrounds, without changing the unemployment probability. A decrease in the searching cost decreases the unemployment rate, and leads to a decrease in the take-up rates. This last result comes from an increase of employment self-esteem when the unemployment risk is lowered, which itself leads to an increase in unemployment stigma.