Ecole Doctorale
Sciences de la Vie et de la Santé
Spécialité
Biologie-Santé - Spécialité Oncologie
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
métastases cérébrales,cancer du poumon,profil génomique,,
Keywords
brain metastases,lung cancer,genomic profile,,
Titre de thèse
Établissement d'un profil génomique spécifique des métastases cérébrales des adénocarcinomes bronchiques.
Specific genomic profile of brain metastases from lung adenocarcinoma
Date
Lundi 16 Décembre 2019 à 14:00
Adresse
Faculté des sciences médicales et paramédicales secteur Timone
27 Boulevard Jean Moulin
13385 Marseille Sale de thèse n°2
Jury
Rapporteur |
Mme Virginie WESTEEL |
Université de Franche Comté |
Rapporteur |
M. Paul HOFMAN |
Université Nice Sophia Antipolis |
Directeur de these |
M. L'Houcine OUAFIK |
Aix-Marseille Université |
CoDirecteur de these |
M. Fabrice BARLESI |
Aix-Marseille Université |
Examinateur |
M. Daniel BRINBAUM |
Aix-Marseille Université |
Examinateur |
Mme Emilie LE RHUN |
Université de Lille |
Résumé de la thèse
Le cancer bronchique est la première cause de mortalité par cancer, notamment parce quil est le plus grand pourvoyeur de métastases cérébrales (MC), responsables dune morbi-mortalité accrue. Une meilleure connaissance de la biologie moléculaire des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) et le développement de thérapies ciblées ont amélioré le pronostic de ces patients. Cependant, lefficacité cérébrale de ces nouveaux traitements est variable. Cette différence defficacité entre la tumeur pulmonaire primitive (TP) et la MC est en partie due à une hétérogénéité génomique particulièrement importante dans le CBNPC. Ce travail avait pour objectif une meilleure connaissance de la biologie des MC dadénocarcinomes bronchiques et de lhétérogénéité génomique entre la MC et les autres sites tumoraux pour guider la prise en charge thérapeutique de ces malades.
Nous avons dabord étudié limpact des mutations dEGFR et de KRAS mises en évidence sur des prélèvements de TP sur lincidence et la récidive après traitement local des MC dans une population de patients atteints de CBNPC métastatique dont 57% ont développé des MC. Ce travail préliminaire a montré que lincidence et la récidive des MC était plus importante en cas de mutation dEGFR que de mutation de KRAS.
Nous avons ensuite comparé le séquençage pan-exomique de paires déchantillons congelés de TP et MC de patients atteints de CBNPC. Nous avons montré que le nombre de mutations et danomalies chromosomiques était plus important dans les MC que dans les TP. Ce travail a également permis didentifier 13 gènes mutés de façon récurrente spécifiquement dans les MC. Parmi ces 13 gènes, 7 étaient connus pour être impliqués dans le processus métastatique.
Afin de valider cette signature et den savoir plus sur lhétérogénéité entre les MC et les autres prélèvements, nous avons constitué une cohorte prospective de patients atteints de CBNPC avec MC opérées. Dans ces MC, nous navons pas retrouvé de mutation des 13 gènes identifiés dans le travail précédent. Cependant, nous avons trouvé un nombre de mutations très élevé en comparaison avec ce qui est habituellement décrit dans les TP. De plus, pour certains patients, du sang et du LCR étaient disponibles pour lanalyse de lADN tumoral circulant (ADNtc). Nous avons montré que lADNtc dans le LCR était plus représentatif des mutations retrouvées dans les MC que lADNtc dans le sang.
Nous avons ensuite comparé les résultats de séquençage haut débit obtenus en routine sur les TP et MC de patients atteints de CBNPC métastatiques. Si le nombre de mutations était comparable dans les deux types de prélèvements, le profil mutationnel était différent en termes de nombre de mutations de KRAS, EGFR (moins fréquentes dans les MC), TP53 (plus fréquentes dans les MC) et de type de mutations de BRAF.
En parallèle, nous avons étudié lefficacité de limmunothérapie chez les patients atteints de MC de cancers bronchiques, dans lhypothèse quun nombre élevé de mutations soit associé à une meilleure efficacité. Comme avec les thérapies ciblées, lefficacité intracrânienne de limmunothérapie est très variable.
Lensemble de ces travaux souligne limportance de lhétérogénéité tumorale entre les MC, les TP et lADNtc dans le sang. Sil est difficile détablir une signature spécifique des MC, notamment du fait du faible nombre déchantillons disponibles et de la difficulté dobtenir des paires TP/MC, létude de lADNtc dans le LCR peut être une piste mois invasive pour appréhender la biologie des MC quune neurochirurgie. Par ailleurs, létude du microenvironnement cérébral et de ses niches est indispensable pour une meilleure compréhension de la biologie des MC et nous avons établi des projets en ce sens qui débuteront prochainement dans notre nouvelle équipe de recherche. Enfin, nous sommes en train détudier dautres approches comme la modélisation mathématique comme outil prédictif du développement et de la réponse thérapeutique des MC.
Thesis resume
Lung cancer is the leading cause of cancer-related deaths, partly because it is the first cause of brain metastases (BM), responsible for increased morbidity and mortality. A better knowledge of non-small cell lung cancer (NSCLC) molecular biology and the development of targeted therapies have improved patients outcomes. However, the intracranial efficacy of these new treatments is inconstant. This efficacy difference between the primary lung tumor (PT) and BM is in part due to a high genomic instability, particularly important for NSCLC. The objective of this work was a better knowledge of BM biology in lung adenocarcinoma and a better knowledge of genomic heterogeneity between BM and PT to guide patients treatment strategy.
We first studied the impact of EGFR and KRAS mutations identified in TP samples on BM incidence and recurrence after local treatment in a population of patients with advanced NSCLC, including 57% patients who developed BM. This preliminary work showed that BM incidence and recurrence was higher in EGFR-mutant than in KRAS-mutant tumors.
We then compared whole exome sequencing of paired frozen samples from PT and BM of patients with NSCLC. We showed that the number of mutations and chromosomal alterations was higher in BM than in PT. This work also identified 13 genes with recurrent mutations in BM never mutated in PT samples. Among these 13 genes, 7 were previously described to be associated with the metastatic process.
In order to validate this signature and have a better understanding of genomic heterogeneity between BM and other samples, we analyzed a prospective cohort of patients with CBNPC and resected BM. In these BM, we did not found any mutation in the 13 genes identified in the previous work. However, we found a very high number of mutations in comparison with what is usually described for PT. Moreover, for some patients, blood and cerebrospinal fluid (CSF) samples were available for circulating tumor DNA (ctDNA) analysis. We showed that CSF ctDNA was more representative of BM mutation status than blood ctDNA.
We then compared next generation sequencing data routinely performed from PT and BM samples in patients with advanced NSCLC. Although the number of mutations was similar in both sample types, mutations profile was different in terms of number of KRAS and EGFR mutations (less frequent in BM), TP53 mutations (more frequent in BM) and type of BRAF mutations.
In addition, we studied immunotherapy efficacy in patients with BM from NSCLC, based on the hypothesis that a high number of mutations would be associated with increased efficacy. As with targeted therapies, intracranial efficacy of immunotherapy was different from one patient to another.
This whole work highlights the importance of tumor heterogeneity between BM, PT and blood ctDNA. Whereas it is difficult to establish a specific signature of BM because of the poor number of samples available and the difficulty to have paired PT/BM samples for each patient, CSF ctDNA study may be a less invasive way to assess BM biology than neurosurgery. Furthermore, the study of brain microenvironment and brain niches is warranted for a better understanding of BM biology and project are being developed in our new research team in this area. Finally, we are assessing new approaches such as mathematical modeling as a predictive tool for BM incidence and response to treatments.