Ecole Doctorale

ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille

Spécialité

sociologie

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Sociologie de la Délinquance,Incivilités,Marseille,Campus universitaire,enquêtes de victimation,Sentiment d'insécurité,

Keywords

Delinquence sociology,Incivilities,Marseille,public politic,victimization surveys,Fera of crime,

Titre de thèse

Les usagers des campus universitaires face à la délinquance et aux incivilités Analyse comparative des victimations et du sentiment d’insécurité à Marseille entre discours et réalité
University campuses' populations faced with delinquency and incivility Comparative analysis of victimization and fear of crime in Marseille between opinion and reality

Date

Lundi 3 Décembre 2018 à 9:00

Adresse

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme 5 rue du Château de l'horloge 13090 Aix-en-Provence France DUBY

Jury

Directeur de these M. Laurent MUCCHIELLI Aix-Marseille Université
Rapporteur Mme Renée ZAUBERMAN CESDIP-CNRS
Rapporteur M. Jean-François GIRET Université de Bourgogne
Examinateur M. Nicolas SEMBEL Aix-Marseille Université
Président M. Dominique DUPREZ CESDIP-CNRS

Résumé de la thèse

La question de la sécurité et du sentiment d’insécurité à Marseille se résume trop souvent à la problématique des « cités » et à l’image des trafics de drogue et des règlements de compte qu’ils évoquent. Ces sujets sont certes réels et importants, mais ils ne doivent pas occulter les problèmes de « délinquance » et d’ « incivilités » plus classiques et autrement plus nombreux qui se posent dans toutes les grandes villes, de multiples manières. Les années 1980, sous l’influence des recherches américaines, marquent justement un tournant majeur puisque, conscient des limites de la statistiques administratives, on commence à mesurer ces types de phénomènes sociaux à travers le point de vue de la victime. Alors que des enquêtes en population sont réalisées en France depuis plusieurs années, aucune d’entre elles ne s’intéresse aux usagers des campus universitaires quand bien même les effectifs d’étudiants explosent dans le dernier quart du 20e siècle. En effet, aujourd’hui, l’université représente un passage obligé pour une part conséquente de la jeunesse. Les États-Unis ont quant à eux mis en place ce type d’enquête régulière durant les années 1990, laissant la France en reste. À ce titre, Aix-Marseille Université, la plus vaste de France et la plus grande université monde francophone, constitue un terrain de recherche privilégié. Nous avons enquêté à la fois qualitativement (entretiens et observations) et qualitativement (2024 questionnaires). Comment des espaces sociaux plutôt similaires au premier regard, laissent-ils apparaître des différences en termes de victimations et de sentiment d’insécurité ? Quelle est l’intensité des victimations recensées et qui sont les victimes ? Peut-on comprendre l’origine des peurs des étudiants et des personnels de l’université ? En quoi l’organisation de la sécurité, les problématiques de délinquance locale ainsi que les représentations sociales sont un ensemble de phénomènes qui s’articulent et s’alimentent ? Cette thèse comparative, qui s’inscrit dans le champ de la sociologie de la délinquance, est ainsi résolument tournée non pas vers les faits divers criminels spectaculaires, absent du paysage des campus, mais au contraire vers la vie quotidienne des usagers des campus de Marseille. Il s’agit dès lors de mener l’enquête sur une série de victimations permettant de dessiner un portrait général et comparatif de trois campus spécifiquement sélectionnés en raison de leur différence d’encastrement spatial. Ensuite, en plus de se tourner vers quelques-unes des principales problématiques de délinquance que l’on rencontre au fil des jours, des semaines et des mois sur les campus, notre étude questionne les peurs ressenties par les usagers. Il s’agit enfin d’étudier les relations entre d’une part, la réalité des risques liés à la délinquance et d’autre part, les représentations que s’en font les différents acteurs qui en ont la charge, ainsi que de comprendre la façon dont ces représentations influent sur les pratiques des personnels de sécurité. Mots clés : sociologie de la délinquance, incivilités, délinquance, enquête de victimation, campus universitaire, sentiment d’insécurité, sécurité, victimation, peurs.

Thesis resume

The question of security and fear of crime in Marseille is all too often limited to the problem of "cités", the image of drug trafficking and the settling of accounts they evoke. These topics are certainly real and important, but they should not overshadow the more classic and numerous "delinquency" and "incivility" problems that arise in many ways, in all major cities. The 1980s, under the influence of American research, mark a turning point. Aware of the limits of administrative statistics, we began to measure these types of social phenomena from the point of view of the victim. While population surveys have been carried out in France for several years, none of them are interested in members of university campuses even though the student population exploded in the last quarter of the 20th century. Indeed, today, the university represents a necessary passage for a substantial part of the youth. The United States put in place this type of study during the 1990s, leaving France behind. As such, Aix-Marseille University, the largest in France and the largest university in the French-speaking world, constitutes a privileged field of research. We investigated both qualitatively (interviews and observations) and qualitatively (2,024 questionnaires). How do social spaces, which are similar at first glance, reveal differences in terms of victimization and fear of crime? What is the intensity of victimization and who are the victims? Can we understand the origin of the fears of students and university staff? In what way are the security organizations, the problems of local delinquency as well as the social representations a set of phenomena that articulate and feed each other? This comparative thesis, which is part of the field of the Sociology of delinquency, is thus resolutely turned not to spectacular crime incidents absent from the campus landscape, but on the contrary, to the everyday life of members of Marseilles' campuses. It is therefore necessary to conduct an investigation on a series of victimizations to draw a general and comparative portrait of three specifically selected campuses. Then, in addition to turning to some of the main delinquency issues that we encounter on campus, our study questions the fears felt by students and workers. Finally, we study the relationships between the reality of the risks associated with delinquency and the representations made by the different actors in charge of it, as well as understand how these representations affect security personnel practices. Keywords: sociology of delinquency, incivility, delinquency, victimization survey, university campus, fear of crime, safety, fears, Marseille.