Soutenance de thèse de Kenza ELASS

Cette thèse étudie l’impact des comportements d'offre de travail sur les inégalités de genre au travail. Malgré un rattrapage éducatif et dans l'emploi des femmes, des écarts importants persistent dans la plupart des économies avancées. Les explications traditionnelles de cet écart ont principalement porté sur les facteurs du côté de la demande tels que la discrimination ou du côté de l'offre, à travers les différences de capital humain. Cependant, des études récentes suggèrent que ces déterminants perdent de leur influence. Cette thèse propose trois analyses empiriques éclairant du rôle de l'offre de travail dans les écarts de salaires femmes-hommes. Le premier chapitre utilise un modèle de sélection quantiles pour estimer l'écart salarial à différents points de la distribution des salaires en France, en Finlande et au Royaume-Uni. La correction du biais de sélection révèle des écarts considérables dans le haut de la distribution, indiquant la ségrégation occupationnelle et les dépenses publiques familiales comme des facteurs clés. Le deuxième chapitre examine l'écart du salaire de réserve entre hommes et femmes lors de la recherche d'emploi en France. À l'aide d'une classification des emplois basée sur les préférences genrées, je montre que les préférences des femmes pour le contenu et les avantages d'un emploi impactent sensiblement cet écart. Le troisième chapitre étudie la dimension géographique des inégalités de genre salariales. En analysant les données administratives françaises, nous découvrons un avantage salarial de la densité de population plus élevé pour les femmes et explorons ses causes sous-jacentes liées aux facteurs du côté de l'offre et de la demande. En utilisant des données originales et des méthodes économétriques innovantes, cette thèse contribue à une compréhension nuancée des inégalités de genre le long de la distribution et dans différents contextes géographiques.

This dissertation examines the role of labour supply behaviour on gender gaps in the labour market. Despite advancements in women's education and employment, substantial gaps continue to persist across most advanced economies. The traditional explanations for this gap have predominantly concentrated on demand-side factors like discrimination or supply-side factors such as variations in human capital indicators. However, recent studies suggest that these determinants are losing their influence. This thesis comprises three empirical investigations to shed light on the role of labour supply in perpetuating gender wage gaps. The first chapter employs quantile selection models to estimate the gender wage gap at different points along the wage distribution in France, Finland, and the United Kingdom. Correcting for sample selection bias reveals significant disparities at the top of the distribution, suggesting occupational segregation and public spending on families as key contributors. The second chapter examines the reservation wage gap between men and women during the job search. By introducing a classification of occupations based on gender-biased preferences, the study reveals that women's preferences for job content and amenities significantly impact their reservation wages. The third chapter investigates the gendered aspect of population-density wage premiums. By analyzing French administrative data, we uncover a higher urban earning premium for women and explore its underlying causes related to supply-side and demand-side factors. This thesis demonstrates the importance of understanding gendered labour supply behaviour to address the persistent gender pay gap. By employing original datasets and cutting-edge econometric methods, I contribute to a nuanced comprehension of wage disparities across the distribution and in different geographical contexts.