Ecole Doctorale
Langues Lettres et Arts
Spécialité
ETUDES ANGLOPHONES
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Savoirs colonisé,Histoire universitaire radicale,théories postcoloniales de la déconstruction,savoir disciplinaire,décolonisation,résistance académique sous l'apartheid,
Keywords
Colonised knowledge,South African academic history,deconstruction and postcolonial theory,disciplinary knowledge,decolonisation,academic resistance under apartheid,
Titre de thèse
Déconstruire le "savoir dé/colonisé" en Afrique du Sud: les limites de l'histoire universitaire radicale sous l'apartheid (1960-1991)
Deconstructing "de/colonised knowledge" in South Africa: the limits of radical academic history under apartheid (1960-1991)
Date
Thursday 31 March 2022
Adresse
ALLSH - Campus SCHUMAN A237
Jury
Directeur de these |
M. Gilles TEULIÉ |
Aix Marseille Université |
Président |
Mme Mélanie TORRENT |
Université de Picardie Jules Verne |
Rapporteur |
Mme Cécile PERROT |
Université Rennes 2 |
Examinateur |
Mme Kathy LUCKETT |
University of Cape Town |
CoDirecteur de these |
Mme June BAM-HUTCHISON |
University of Cape Town |
Rapporteur |
Mme Nomalanga MKHIZE |
Nelson Mandela University |
Résumé de la thèse
Ma thèse vise à éclairer les effets controversés du tournant radical dans lhistoriographie sud-africaine sur la décolonisation de lhistoire universitaire en Afrique du Sud de 1960 à 1991. En cherchant à déconstruire lhistoire radicale au sein dune université blanche anglophone à réputation progressiste, létude entend démontrer les limites et présupposés de la décolonisation intellectuelle dans le champ universitaire sous lapartheid. Elle mène à la fois une réflexion sur lhistoire radicale comme résistance académique et sur le rôle politique de lintellectuel dans le contexte de la lutte anti-apartheid. Dans quelle mesure lhistoire universitaire radicale peut-elle se concevoir comme un « savoir dé/colonisé » ? Sappuyant sur les liens entre idéologie et éducation, elle propose en premier lieu danalyser la colonialité de lhistoire au prisme des questions dexamens dhistoire soumis aux étudiants sous lapartheid. Elle établit ainsi un étalon de mesure quantitatif à travers une analyse discursive de lévolution de la représentation des colonisés et des silences dans lhistoire sud-africaine enseignée à luniversité. Théoriquement, elle sappuie sur le rôle de lhistorien comme recontextualisateur du savoir disciplinaire quil évalue comme point dentrée pour enquêter sur les présupposés idéologiques, méthodologiques et théoriques qui sous-tendent la production de lhistoire radicale comme savoir « dé/colonisé ». Elle adopte une méthode de triangulation de larchive écrite avec les témoignages dinterlocuteurs authentiques ciblés. Cette étude interdisciplinaire sinscrit dans une approche postcoloniale de déconstruction critique du savoir et, plus largement, dans la critique épistémologique des sciences sociales en Afrique. Elle révèle ainsi les complexités des héritages entremêlés du colonialisme et de lapartheid à léchelle dune discipline et dune institution. Elle propose (1) une analyse nuancée des intersections et tensions entre lhistoire de la colonisation et la décolonisation intellectuelle et leurs impacts sur lenseignement de lhistoire à luniversité sous lapartheid (2) une méthode dapproche interdisciplinaire originale pour analyser linstitutionnalisation du « savoir dé/colonisé » en situation coloniale, ainsi (3) quun nouvel éclairage sur lévolution des silences de lhistoriographie radicale qui préside à la compréhension des différents enjeux et débats contemporains de la décolonisation dans la discipline.
Thesis resume
This thesis explores the inherent complexities and contradictions embedded in the radical turn in South African historiography on the decolonisation of the discipline of history in South African universities under apartheid from 1960 to 1991. By choosing to deconstruct radical history within a white liberal university, the study seeks to further demonstrate the limits of intellectual decolonisation and its underlying assumptions in the academic field under apartheid. It interrogates radical history as a form of academic resistance and leads a reflection on the political role of the intellectual in the context of the anti-apartheid struggle, asking more broadly: to what extent can radical academic history be considered as de/colonised knowledge"? Building on the links between ideology and curriculum, this study proposes to measure the coloniality of history using history examination questions as investigative tools into the methodological, theoretical and ideological assumptions of historians. Theoretically, it relies on the role of the historian as a recontextualising agent of the disciplinary knowledge taught and examined within the historically white higher education institution to study its concomitant underlying historiographical silences at the time. Methodologically, it deploys quantitative and qualitative research methods using interviews and semi-structured questionnaires with a targeted cohort of authentic interlocutors to triangulate the discursive analysis of institutionalised de/colonised higher education historical knowledge. This interdisciplinary study is thus inscribed in a critical deconstructionist approach to knowledge which contributes to a finer conceptual and empirical understanding of the coloniality of history as a discipline and its reproduction in the South African higher education context. The study hopes (1) to contribute to understanding the nuanced intersections between the history of intellectual colonisation and decolonisation and how these tensions impacted on history education in the apartheid university, (2) to provide an original interdisciplinary mixed-method of analysis of institutionalised de/colonized knowledge and (3) to contribute new critical insights into blind spots of South African radical historiography in higher education during the period (1960-1991) which could shed light on the different understandings of the imperatives for decolonisation today in the discipline.