Ecole Doctorale

Sciences de la Vie et de la Santé

Spécialité

Biologie-Santé - Spécialité Neurosciences

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Psychoacoustique,Hyperacousie,Sons naturels,Diagnostic,Misophonie,

Keywords

Psychoacoustics,Natural Sounds,Misophonia,Unpleasantness Ratings,Hyperacusis,Diagnostics,

Titre de thèse

Nouveaux outils psychoacoustiques pour l'évaluation et le diagnostic de l'hyperacousie et de la misophonie
New psychoacoustic tools to assess and diagnose hyperacusis and misophonia

Date

Jeudi 6 Mai 2021 à 9:00

Adresse

3 Place Victor Hugo, 13003 Marseille Amphithéâtre Sciences Naturelles

Jury

Directeur de these M. Arnaud NORENA Aix Marseille Université - CNRS
Rapporteur M. Paul AVAN Université Clermont Auvergne
Rapporteur M. David BAGULEY University of Nottingham
Examinateur M. Michel CERMOLACCE Université d'Aix-Marseille - APHM
Examinateur M. Nicolas DAUMAN Université de Poitiers
Examinateur Mme Sabine MEUNIER Université d'Aix-Marseille - CNRS

Résumé de la thèse

L’hyperacousie peut être définie comme une réduction de la tolérance envers le son, où des sons de tous les jours sont perçus comme anormalement fort, inconfortable, ou douloureux, même à des intensités modérées. Malgré une prévalence d’environ 9% dans la population générale, il n’existe pas encore de consensus sur sa définition et sur les méthodes à utiliser pour l’évaluer et la diagnostiquer. Les méthodes existantes sont soit des mesures d’auto-évaluation comme les entrevues et les questionnaires, soit des mesures psychoacoustiques qui mesurent l’inconfort envers des sons artificiels, tel que des sons purs ou des bruits. Les méthodes psychoacoustiques actuelles montrent des limites quant à leur efficacité à correctement caractériser la plainte des sujets hyperacousiques. En effet, l’inconfort envers des sons artificiels ne représente pas forcément l’inconfort vécu dans des situations de tous les jours, par exemple en entendant des bruits de circulation ou de tintements de vaisselles. L’approche que nous avons prise est donc d’utiliser des sons de tous les jours pour évaluer et mesurer la plainte des sujets hyperacousiques, à travers une tâche psychoacoustique. Plusieurs sons ont été évalués sur une échelle agréable-désagréable par des contrôles et des hyperacousiques à différentes intensités sonores. A partir de ces résultats, nous avons sélectionné un sous-ensemble de sons qui caractérise efficacement la plainte des hyperacousiques. Avec cette approche, nous avons créé un outil de mesure quantitatif de l’hyperacousie qui montre une précision diagnostique semblables aux méthodes préexistantes. A partir de ces résultats encourageants, nous avons continué d’explorer l’utilisation de sons naturelles pour évaluer un autre trouble anormal du son : La misophonie. Cette dernière est caractérisée par des réactions émotionnelles négatives (e.g., rage ou dégout) et/ou des réponses physiologiques (e.g., augmentation du rythme cardiaque et de la sudation) en réponse à des sons spécifiques produits par d’autres humains (e.g., bruits de bouche, de reniflement et/ou de tapotement répétitif). La misophonie est le plus souvent diagnostiquée à travers des entrevues cliniques et/ou avec des questionnaires. Le diagnostic est donc basé sur des souvenirs d’évènements passés. Aucune méthode psychoacoustique mesurant directement l’expérience vécue des misophoniques n’existe encore. Nous avons donc appliqué sur la misophonie notre méthodologie développée dans l’étude sur l’hyperacousie, et avons ainsi créé un nouvel outil de mesure psychoacoustique de la misophonie. Cette thèse détaille nos deux principales études sur l’hyperacousie et la misophonie, mais rapporte aussi de nouveaux protocoles de recherches qui en découlent. Le cadre méthodologique d’utilisation de sons de tous les jours pour caractériser des troubles anormales du son, aura, on l’espère, préparé un terrain fertile pour de nouvelles recherches de ce type.

Thesis resume

Hyperacusis can be defined as a sound tolerance problem where everyday sounds are perceived as abnormally loud, uncomfortable, or painful, even at moderate levels. Despite it being prevalent in about 9% of the population, there is still no gold standard definition and method for its diagnosis and assessment. Current methods include self-report assessments, for instance interviews and questionnaire, and/or psychoacoustic methods that measure uncomfort towards artificial tones or noises. Current psychoacoustic methods have shown limits in how they correctly quantify subject complaints. Indeed, uncomfort towards artificial sounds does not capture the daily situations that hyperacusics complain of, for instance traffic sounds or the clattering of dishes. The approach we have taken is to use everyday sounds, through a psychoacoustic rating task, to assess hyperacusis complaints. A database of sounds was rated on a pleasant to unpleasant scale both by controls and hyperacusics at different levels. From the results, we extracted the most optimal set of discriminant sounds, and created a quantitative measure of hyperacusis whose diagnostic accuracy is on par with current methods. From the encouraging results of the first study, we further explored the use of everyday sounds to assess another sound tolerance problem: misophonia. Misophonia is characterized by intense negative emotional reactions (e.g., anger or disgust) and/or physiological responses (e.g., increased heart rate and sweating) to specific sounds, especially to those produced by people (e.g., eating noises, nasal sounds, and/or repetitive tapping noises). Misophonia is most often diagnosed through clinical interviews and/or with questionnaires. The diagnosis is thus based on the subject’s recollection of past events. No psychoacoustic task measuring the lived experience of misophonia has been developed yet. We thus applied the methodology of the hyperacusis study to misophonia and successfully created a novel assessment tool. This thesis details our two main studies on hyperacusis and misophonia, but also reports new research protocols that have stemmed from these. The framework of using natural sounds to estimate sound tolerance disorders has hopefully set the steppingstone for similar future research.