Ecole Doctorale

Sciences de la Vie et de la Santé

Spécialité

Biologie-Santé - Spécialité Ethique

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

information,patient,éthique,annonce,médecine nucléaire,mauvaise nouvelle

Keywords

information,patient,ethics,annoucement,nuclear medicine,bad news

Titre de thèse

La dimension éthique dans l'information du patient en médecine nucléaire
The ethical dimension in patient's information in nuclear medicine

Date

Vendredi 18 Septembre 2020 à 14:00

Adresse

Hôpital de la Timone 264 rue saint Pierre 13005 Marseille Espace Ethique Méditerranéen

Jury

Directeur de these M. Pierre LE COZ Faculté des sciences médicales et paramédicales
Rapporteur M. Jean-Philippe VUILLEZ CHU de Grenoble
Rapporteur M. Jean-Louis PUJOL CHU Montpellier
CoDirecteur de these M. David TAIEB CHU Timone
Examinateur Mme Khatia CHAUMOITRE CHU Timone
Examinateur Mme Marie-France MAMZER APHP

Résumé de la thèse

L’imagerie médicale, qui inclue la médecine nucléaire, occupe aujourd’hui une place incontournable dans le parcours de soin des patients, notamment ceux atteint d’une pathologie grave. Cependant, les textes normatifs et législatifs en vigueur en 2018, ne définissent pas clairement le rôle que devraient jouer les « médecins imageurs », notamment pour ce qui concerne le contenu de l’information à délivrer au patient. Or la relation médecin nucléaire-malade est singulière et ne peut être appréhendée comme dans les autres spécialités, notamment du fait de la brièveté des échanges. Peut-on délivrer, et si oui comment, à un patient atteint d’une pathologie grave, lors d’une consultation unique et rapide, une information sur les résultats de l’examen déterminante pour la suite de sa prise en charge et qui peut constituer une mauvaise nouvelle ? Pour apporter des éléments de réponse à cette question, j’ai mené tout d’abord une enquête nationale en 2015 sur les pratiques des médecins nucléaires français concernant l’information délivrée aux patients atteints de cancer explorés par une tomographie par émission de positons (TEP). Cette étude a révélé une importante hétérogénéité des pratiques, notamment lors de l’annonce des résultats de l’examen aux patients. Ceci semblait s’expliquer en grande partie par le manque de recommandations claires. Pour pallier à cette lacune, une réflexion éthique et multidisciplinaire semblait alors indispensable. Ainsi, j’ai proposé en 2017 de mettre en place un groupe de réflexion éthique multidisciplinaire, sous l'égide de la Société Française de Médecine Nucléaire (SFMN). Son objectif principal était de proposer des lignes directrices claires concernant l’information des patients en médecine nucléaire et de mettre en place des formations le cas échéant. La réflexion de ce groupe a abouti à la rédaction d’une charte éthique dont la finalisation et l'approbation par la SFMN est envisagée avant fin 2020. La dimension éthique de la médecine nucléaire est aussi représentée au niveau européen par l’existence d’un groupe de travail au sein de la société européenne de médecine nucléaire (EANM). Au moment de la création de ce groupe, une réflexion était déjà en cours au sein d’un groupe de travail multidisciplinaire (n’incluant néanmoins pas les médecins nucléaires)sous l’égide del’INCa, dont l’objectif était de proposer une révision du dispositif d’annonce du cancer. A sa demande, le groupe éthique de la SFMN a été inclus dans la réflexion et ses suggestions ont été prises en compte dans le texte final de la proposition publiée en septembre 2019. Aujourd’hui, les « médecins imageurs », en première ligne dans le parcours de soin conduisant au diagnostic de pathologies, sont encouragés à délivrer les résultats des examens aux patients, même s’ils sont atteints d’une pathologie grave, afin de les préparer progressivement à recevoir l’information relative à leur état de santé qui relève de la responsabilité et compétence du médecin référent. Idéalement, pour être le plus empathique et efficace possible, ces consultations, consacrées à l’annonce des résultats, doivent se dérouler dans un espace dédié avec un médecin disponible, motivé et qui prend en compte la demande du patient, son niveau socioculturel et sa sensibilité. Pour que les « médecins imageurs », en particulier les médecins nucléaires, puissent assumer ce rôle, il apparaît primordial de leur proposer des formations spécifiques portant sur la communication des « mauvaises nouvelles ». Celles-ci ont déjà débuté pour les internes de médecine nucléaire français et seront bientôt mises en place pour tous dans le cadre de formations de Développement Professionnel Continu.

Thesis resume

Medical imaging, which includes nuclear medicine, occupies an essential place in the care of patients, especially those with serious pathologies. However, the normative and legislative texts in force in 2018 do not clearly define the role that "imaging doctors" should play, particularly with regard to the content of the information to be delivered to the patient. However, the nuclear doctor-patient relationship is unique and cannot be apprehended as in other specialties, particularly because of the brevity of the exchanges. Is it possible to provide, and if so how, to a patient suffering from a serious pathology, during a single and rapid consultation, information on the results of the examination which is decisive for the rest of their management and which may constitute bad news? To provide answers to this question, we first conducted a national survey in 2015 on the practices of French nuclear physicians regarding the information delivered to cancer patients explored by positron emission tomography (PET). This study revealed a significant heterogeneity of practices, particularly when announcing the results of the examination to patients. This seemed to be largely explained by the lack of clear recommendations. To fill this gap, an ethical and multidisciplinary reflection seemed essential. Thus, we proposed in 2017 to set up a multidisciplinary ethical reflection group, under the aegis of the French Society of Nuclear Medicine (SFMN). Its main objective was to propose clear guidelines for patient information in nuclear medicine and to set up training where necessary. This group's reflection led to the drafting of an ethical charter, which is expected to be finalized and approved by the SFMN before the end of 2020. The ethical dimension of nuclear medicine is also represented at the European level by the existence of a working group within the European Society of Nuclear Medicine (EANM). When this group was set up, discussions were already under way within a multidisciplinary working group (not including nuclear doctors) under the aegis of the INCa, whose objective was to propose a revision of the « dispositif d’annonce du cancer ». At its request, the SFMN ethics group was included in the reflection and its suggestions were taken into account in the final text of the proposal published in September 2019. Today, "image doctors", who are in the front line in the care pathway leading to the diagnosis of pathologies, are encouraged to deliver the results of examinations to patients, even if they have a serious pathology, in order to gradually prepare them to receive information about their state of health, which is the responsibility and competence of the referring doctor. Ideally, in order to be as empathetic and efficient as possible, these consultations, dedicated to the announcement of the results, should take place in a dedicated space with a doctor who is available, motivated and who takes into account the patient's request, their socio-cultural level and their sensitivity. In order for "imaging doctors", particularly nuclear doctors, to be able to assume this role, it seems essential to offer them specific training in the communication of "bad news". These have already started for French nuclear medicine interns and will soon be implemented for everyone as part of Continuing Professional Development training.