Ecole Doctorale

ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille

Spécialité

préhistoire

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Systématique,Biochronology,Morphométrie géométrique 2D et 3D,Paléobiogéographie,Paléoenvironnements,Interactions Homme-Milieux,

Keywords

Systematic,Biochronology,2D and 3D geometric morphometrics,Paleobiogeography,Paleoenvironments,Human-environment interactions,

Titre de thèse

Évolution morphométrique et Biogéographie des Léporidés dans les environnements méditerranéens au Pléistocène. Implications socio-économiques pour les sociétés humaines.
Morphometric evolution and Biogeography of Leporids in mediterranean environments during the Pleistocene. Socio-economic implications for human societies.

Date

Friday 7 September 2018 à 14:00

Adresse

MMSH BP 647 5 rue du Château de l'Horloge 13094 Aix-en-Provence Cedex 2 MMSH, salle Duby

Jury

Directeur de these M. Jean-Philippe BRUGAL LAMPEA, UMR 7269 du CNRS
Rapporteur M. Thomas CUCCHI Muséum national d’Histoire naturelle, UMR 7209 du CNRS
Rapporteur Mme Gloria CUENCA BESCóS Departamento de Ciencias de la Tierra, Université de Saragosse
CoDirecteur de these M. Arturo MORALES-MUñIZ Departamento de Biologia (Facultad de Ciencias) - Universidad Autónoma de Madrid
Examinateur Mme Sophie MONTUIRE EPHE, Biogéosciences, UMR 6282 du CNRS
Examinateur M. Alfred SANCHIS SERRA Museu de Prehistòria de València, Servei d’Investigació Prehistòrica, Diputació de València

Résumé de la thèse

Les restes fossiles de petits mammifères appartenant à la famille des Léporidés (genre Oryctolagus et Lepus) sont abondants dans de nombreux gisements paléontologiques et archéologiques du Quaternaire. En Europe de l’Ouest, de nombreuses espèces sont endémiques, ce qui en fait de bons témoins de l’évolution des écosystèmes terrestres dans lesquelles ont évolué les sociétés humaines préhistoriques. Paradoxalement, la variabilité morphologique des léporidés est mal connue et la phylogénie établie aujourd’hui, discutable. Ce travail propose de renseigner la diversité morphométrique des lapins (Oryctolagus) et des lièvres (Lepus) sur près de deux millions d’années d’évolution, à travers l’application d’études ostéométriques et en morphométrie géométrique (2D et 3D). L’analyse de restes osseux et dentaires – de populations actuelles et de 73 séries fossiles provenant de régions périméditerranéennes (Espagne, France, Italie, Portugal) couvrant le Pléistocène – permet de caractériser les adaptations des léporidés face aux changements environnementaux et leurs tendances évolutives. Cette étude propose une nouvelle phylogénie pour le genre Oryctolagus et présente les différentes phases de dispersion des taxons à l’échelle de l’Europe occidentale. Ainsi, plusieurs évènements de type expansion des populations, recolonisation des territoires depuis des zones refuges et extinctions locales, sont mis en évidence en réponse aux changements climatiques globaux. Ces résultats permettent de discuter la présence de ces petits gibiers dans l’environnement et alimente le débat sur les relations entre ces espèces et les communautés humaines. Depuis le Paléolithique moyen, ces dernières ont régulièrement consommé des léporidés dans la mesure de leur présence dans l’environnement. Leur augmentation significative dans la diète des groupes humains à la fin du Paléolithique supérieur, ne semble pas seulement s’expliquer par des changements cognitifs, culturels ou économiques, mais coïncide davantage avec les variations biogéographiques de ces espèces.

Thesis resume

Fossil remains of small mammals belonging to the family of Leporidae (genus Oryctolagus and Lepus) are abundant in many paleontological and archaeological Quaternary deposits. In Western Europe, many species are endemic, which makes them good markers of ecosystems evolution in which prehistoric human societies evolved. Paradoxically, morphological variability of leporids is poorly known and current phylogeny stays questionable. This work proposes to highlight morphometric diversity of rabbits (Oryctolagus) and hares (Lepus) over nearly two million years of evolution, through the application of osteometry and geometric morphometric studies (2D and 3D). We analyzed bone and dental remains of current populations and 73 fossil samples from perimediterranean regions (Spain, France, Italy, Portugal) covering the Pleistocene. These samples allowed us to characterize Leporidae adaptations to environmental changes and evolutionary trends. This study proposes a new phylogeny for the genus Oryctolagus and presents different dispersion phases at the Western Europe scale. Thus, several population expansion events, territories recolonization of refuge areas and local extinctions are highlighted, in response to global climate change. These results enable to discuss the presence of these small games in the environment and feed the debate on relations between these species and human communities. Since Middle Paleolithic, leporids have regularly been consumed by human groups, to the extent of their presence in the environment. Their significant increase in the diet at the end of the Upper Paleolithic does not seem to be explained solely by cognitive, cultural or economic changes, but rather coincides with biogeographic variations of these species.