Ecole Doctorale

Sciences Juridiques et Politiques

Spécialité

Doctorat en droit spécialité Histoire du droit

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

DÉVELOPPEMENT,ENTREPRISE,OHADA,HISTOIRE ET ANALYSE ÉCONOMIQUE DU DROIT,INVESTISSEMENT,COMPÉTITIVITÉ,

Keywords

HISTORY AND ECONOMIC ANALYSIS OF LAW,COMPETITIVENESS,INVESTISSEMENT,DÉVELOPPEMENT,OHADA,ENTERPRISE,

Titre de thèse

Droit OHADA et développement économique au Cameroun: 'Contribution Historique à une théorie de l'analyse économique du droit en Afrique subsaharienne'
OHADA Law and Economic Development in Cameroon: 'Historical Contribution to a Theory of Economic Analysis of Law in Sub-Saharan Africa'

Date

Friday 15 January 2021 à 15:00

Adresse

FDSP, 3, avenue Robert Schuman, 13628 Aix-en-Provene cedex 1 Salle Bry

Jury

Directeur de these M. Olivier THOLOZAN Aix Marseille Université
Rapporteur M. Mamadou BADJI UNiversité de Ziguinchor
Rapporteur M. Bernard DURAND Université de Montpellier
Examinateur Mme Florence RENUCCI Aix-Marseille Université
CoDirecteur de these M. Alfred NGANDO Université de Yaoundé II
Examinateur M. SERAPHIN NENE BI BOTI UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA

Résumé de la thèse

Au lendemain des indépendances, la plupart des pays d’Afrique subsaharienne d’expression française s’était dotée d’un système de droit des affaires hérité de l’ex-puissance coloniale, malgré quelques textes épars édictés çà et là par les nouveaux Etats du continent. Toutefois, dans la décennie 1995 à 2005, 17 Etats d’Afrique subsaharienne se sont regroupés pour former une organisation d’intégration juridique, afin d’uniformiser leur droit des affaires et d’instaurer un courant de confiance pour les investissements. L’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) devait en découdre avec la situation d’insécurité juridique qui sévissait dans le continent en renforçant l’attractivité économique des investissements, afin de faire émerger un pôle de développement en Afrique. Animée de l’idéologie panafricaniste, cette institution devait résolument se mettre au service du développement économique et de l’entreprise. Mais, plus d’un quart de siècle après, on est en droit de se demander si cette organisation atteint ses objectifs économiques. Les mouvements corporatistes de novembre 2016 au Cameroun, basés sur les revendications des avocats anglophones qui fustigeaient l’imposition du droit OHADA au détriment de la Common Law, permet de jauger de la profondeur de la question. Ces mouvements corporatistes qui ont marqués le début de la crise sécessionniste, dévoilent le mimétisme juridique qui anime le droit OHADA. Le monisme juridique qui s’en dégage soulève des questions d’efficacité et d’attractivité à l’égard des pays de tradition juridique étrangère. Ce panafricanisme juridique qu’incarnait l’OHADA, devait résolument se mettre au service de l’économie et de l’entreprise. Mais, finalement, il a été supplanté par le mimétisme juridique. Ainsi, l’apport de l’OHADA dans le processus de développement économique du Cameroun reste faible, tout comme l’émergence d’un pôle de développement économique en Afrique est loin d’être amorcée. Cette faiblesse est due non seulement, à un modèle d’intégration relativement inadapté, mais aussi à son faible niveau d’intégration juridique. Cette réalité s’expliquerait par le fait que l’OHADA incarne une sorte d’acculturation juridique, d’où ses performances médiocres sur l’économie globale. L’opportunité d’une refonte profonde de ce modèle de communautarisation du droit des affaires mérite d’être soulevée. Mots clefs : Entreprises, développement économique, investissement, PIB réel, compétitivité, innovation, concurrence, incitation, intégration et agents économiques, marchés financiers, banques, acculturation juridique, panafricanisme juridique et mimétisme juridique.

Thesis resume

After independences, most French-speaking sub-Saharan African countries had a business law system inherited from the former colonial power, despite a few scattered texts enacted here and there by the new States of the continent. However, in the decade 1995 to 2005, 17 states of sub-Saharan Africa came together to form a legal integration organization, in order to standardize their business law and establish a flow of confidence for investments. OHADA (Organization for the Harmonization of Business Law in Africa) had to put an end to the situation of legal insecurity that plagued the continent by strengthening the economic attractiveness of investments, in order to create a pole of development in Africa. Driven by pan-Africanist ideology, this institution had to be resolutely at the service of economic development and business. However, more than a quarter of a century later, one is entitled to wonder whether this organization is achieving its economic objectives. The corporatist movements of November 2016 in Cameroon, based on the claims of English-speaking lawyers who castigate the “imposition” of OHADA law to the detriment of Common Law, allow us to appreciate the depth of the question. Those revendications which marked the beginning of the secessionist crisis, reveal the legal mimicry which animates OHADA law. The resulting legal monism raises questions of efficiency and attractiveness for countries with a foreign legal tradition. The legal Pan-Africanism, which OHADA embodied, had to be resolutely at the service of the economy and business. However, ultimately, it was supplanted by legal mimicry. Thus, OHADA's contribution to Cameroon's economic development process remains weak, just as the emergence of an economic development pole in Africa is far from being initiated. This weakness is due not only to a relatively inadequate model of integration, but also to its low level of legal integration. This reality is explained by the fact that OHADA embodies a kind of legal acculturation, hence its mediocre performance on the global economy. The opportunity for a radical overhaul of this model of communitarization of business law deserves to be raised.