Ecole Doctorale
SCIENCES POUR L'INGENIEUR : Mécanique, Physique, Micro et Nanoélectronique
Spécialité
Sciences pour l'ingénieur : spécialité Mécanique et Physique des Fluides
Etablissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Dispersion de polluants,Modélisation numérique,Pollution Maritime,Apprentissage automatique,
Keywords
Pollutant dispersion,Numerical modeling,Ship pollution,Machine Learning,
Titre de thèse
Modélisation de la pollution atmosphérique due au trafic maritime à Marseille
Modeling of atmospheric pollution due to ship traffic in Marseille
Date
Mercredi 4 Décembre 2024 à 11:00
Adresse
IRPHE, 49 Rue Frédéric Joliot Curie, 13013 Marseille Salle des séminaires
Jury
Directeur de these |
M. Olivier BOIRON |
Ecole Centrale Méditerranée |
CoDirecteur de these |
M. Fabien ANSELMET |
Ecole Centrale Méditerranée |
Président |
Mme Chantal STAQUET |
Université Grenoble Alpes |
Rapporteur |
Mme Luminita DANAILA |
Université de Rouen Normandie |
Rapporteur |
M. Riccardo MEREU |
Politecnico di Milano |
Examinateur |
M. Pietro SALIZZONI |
Ecole Centrale de Lyon |
Résumé de la thèse
La pollution de lair est un enjeu persistant à Marseille et dans ses environs
depuis des décennies, le trafic maritime étant de plus en plus reconnu comme lun
des principaux responsables de ce problème de santé publique. La proximité du port
avec le centre-ville, associée aux émissions des nombreux navires à quai, y compris
certains des plus grands navires de croisière du monde, a suscité de vives inquiétudes et un grand débat public. Les principaux polluants, à savoir les particules
fines (PM10, PM2.5), le dioxyde dazote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et lozone
(O3), sont à lorigine de diverses pathologies, notamment lirritation des voies respiratoires, les maladies cardiopulmonaires et le cancer du poumon.
Le travail de thèse présenté ici sinscrit alors dans ce contexte, avec pour premier
objectif la mise en place dun modèle numérique permettant dévaluer la contribution des navires à la pollution atmosphérique à Marseille. Le modèle utilisé pour
représenter les nombreux phénomènes météorologiques et chimiques en interaction
dans latmosphère est le modèle WRF-Chem. Afin dassurer une représentation
précise des émissions des navires, des données de trafic en temps réel provenant des
autorités portuaires sont utilisées, contrairement aux modèles basés sur des don-
nées de trafic maritime annualisées. La configuration géographique unique de Marseille, entourée de vallées et bordée par la mer Méditerranée, est influencée par des
phénomènes météorologiques spécifiques qui ont un impact direct sur la pollution
de lair dans la région. Une meilleure compréhension de ces mécanismes constitue
le deuxième objectif de cette recherche, qui permettrait didentifier les conditions
météorologiques typiques favorisant des épisodes de forte pollution pendant les péri-
odes de trafic maritime intense.
Fournir des prévisions quotidiennes sur la pollution atmosphérique est essentiel pour
prendre des décisions au moment opportun afin de limiter les risques et informer la
population directement touchée par la pollution. Cependant, le coût de calcul des
simulations à haute résolution représente un défi pour les prévisions opérationnelles.
Le troisième objectif du doctorat est de proposer une approche utilisant des modèles
de Machine Learning (ML), supervisées par les résultats des simulations numériques
du modèle WRF-Chem. En raison des grandes dimensions des données à traiter, les
modèles classiques de ML sont peu efficaces. Des techniques de modélisation dordre
réduit (ROM) ont donc été employées pour réduire les dimensions des données tout
en conservant les informations essentielles. Les techniques de décomposition orthogonale propre (POD) et les autoencodeurs ont été combinées à un réseau neuronal
récurrent (RNN) pour prédire les concentrations de PM2.5.
Les principaux résultats de cette recherche doctorale sont : (i) La contribution des
navires à la pollution de lair à Marseille a été estimée entre 6 et 7% pour les PM2.5,
4% pour les PM10 et 18% pour le NO2; (ii) les particules fines sont transportées vers
lintérieur des terres, tandis que les particules plus grossières restent à proximité des zones portuaires en raison de la sédimentation gravitationnelle; (iii) les vents
faibles et la dynamique de la brise de mer favorisent laccumulation des polluants
au-dessus de la ville; et (iv) le développement dun modèle multivarié POD-LSTM
a significativement amélioré la précision des prévisions à long terme par rapport à
lapproche univariée.
Thesis resume
Air pollution has been a persistent issue in Marseille and its surroundings for
decades, with maritime traffic increasingly recognized as a key contributor to this
public health concern. The ports proximity to the city center, combined with emissions from numerous ships at berth, including some of the worlds largest cruise
ships, has raised significant concerns and sparked extensive public debate. The pollutants of interest in this work, which include particulate matter (PM10, PM2.5),
nitrogen dioxide (NO2), sulfur dioxide (SO2) and ozone (O3), are responsible for
respiratory diseases such as airway irritation, cardiopulmonary and lung cancers.
The PhD work presented here takes place in this context, with the first objective of
setting up a numerical model to assess ships contribution to atmospheric pollution
in Marseille. The model used to represent the many meteorological and chemical
phenomena interacting in the atmosphere is the WRF-Chem model. To ensure an
accurate representation of ship emissions, real-time traffic data from port authorities
are used, in contrast to models based on annualized maritime traffic data.
Marseilles unique geographical configuration, surrounded by valleys and bordered
by the Mediterranean Sea, is influenced by specific phenomena that have a direct
impact on air pollution in the region. A better understanding of these mechanisms
constitutes a second objective of this research, as it would help to identify typical
meteorological conditions that favor higher pollution levels during periods of intense
maritime traffic.
Providing daily atmospheric pollution forecasts is crucial for timely decision-making
to mitigate the risk and informing the population directly affected by pollution.
However, the computational cost of high-resolution simulations presents challenges
for operational forecasting. The third objective of the PhD is addressing these chal-
lenges by proposing a Machine Learning (ML) approach, supervised by numerical
simulation results from the WRF-Chem model. Due to the high dimensionality of
the data, traditional ML models face learning difficulties. To mitigate this, reduced-
order modeling (ROM) techniques were applied to reduce data dimensions while
retaining key information. Both Proper Orthogonal Decomposition (POD) and autoencoders were combined with a recurrent neural network (RNN) to predict PM2.5
concentrations.
The main findings of this PhD research are: (i) ship pollution in Marseille The con-
tribution of ships to air pollution in Marseille is estimated at 6 to 7% for PM2.5, 4%
for PM10, and 18% for NO2; (ii) fine particles are transported inland while coarser
particles remain near port areas due to gravitational settling; (iii) weak winds and
sea-land breeze dynamics contribute to pollutant accumulation over the city; and
(iv) the development of a multivariate POD-LSTM model significantly enhances
long-term prediction accuracy compared to the univariate method.