Soutenance de thèse de Katherine ALVARADO RAMOS

Les carences en micronutriments restent un problème majeur de santé publique dans le monde. Ces carences sont soit dues à un défaut d’apport en micronutriments, soient parce que la biodisponibilité des micronutriments dans les produits consommés est réduite. Largement consommés dans le monde, les haricots pourraient constituer à la fois une bonne source de protéines et de micronutriments et ainsi contribuer à répondre à la demande d’aliments qui augmente avec la population mondiale, notamment en substitution des produits carnés. Cependant, les haricots contiennent des composés antinutritionnels (phytates, saponines, tannins) qui interfèrent avec l’absorption des minéraux (fer, zinc) et des micronutriments lipidiques (vitamines liposolubles, caroténoïdes). Un premier objectif de cette thèse a donc été d’évaluer si l’optimisation du taux en phytates dans des lignées de haricots pouvait améliorer la bioaccessibilité des caroténoïdes et la solubilité des minéraux présents dans une recette contenant ces haricots. En utilisant un modèle de digestion in vitro, nous avons montré qu’une diminution en phytates améliorait de façon modérée mais significative la bioaccessibilité des caroténoïdes, mais pas la solubilité des minéraux, sans doute car les lignées de haricots contenaient des taux inchangés en autres composés antinutritionnels. Par ailleurs, les patients obèses présentent des carences en vitamines liposolubles et en caroténoïdes sans défaut d’apport avéré. Une hypothèse émise pour expliquer ces carences est que ces micronutriments lipidiques seraient stockés dans le tissu adipeux, et donc réduits dans le plasma sanguin. Cependant, il est aussi possible que des modifications de la capacité d’absorption des micronutriments lipidiques par l’intestin, en réponse au régime alimentaire, soient responsables de ces variations de statuts. Le deuxième objectif de cette thèse a été donc d’évaluer l’efficacité d’absorption de la vitamine E chez des souris normo pondérales ou en début d’obésité. Ce travail a permis de montrer qu’à apport en vitamine E égal, les souris obèses présentent un statut plus élevé et une meilleure absorption de la vitamine E. Les carences en micronutriments observées chez les personnes obèses ne sont donc vraisemblablement pas dû à un défaut d’absorption.

Micronutrient deficiencies remain a major public health problem worldwide. These deficiencies are either due to a lack of micronutrient intake or because the bioavailability of micronutrients in the products consumed is reduced. Widely consumed around the world, beans could constitute both a good source of protein and micronutrients and thus help to meet the demand for food which is increasing with the world population, particularly as a substitute for meat products. However, beans contain antinutritional compounds (phytates, saponins, tannins) that interfere with the absorption of minerals (iron, zinc) and lipid micronutrients (fat-soluble vitamins, carotenoids). A first objective of this thesis was therefore to evaluate whether optimizing the phytate level in bean lines could improve the bioaccessibility of carotenoids and the solubility of minerals present in a recipe containing these beans. Using an in vitro digestion model, we showed that a reduction in phytate moderately but significantly improved the bioaccessibility of carotenoids, but not the solubility of minerals, presumably because the bean lines contained unchanged levels of other antinutritional compounds. Furthermore, obese patients have deficiencies in fat-soluble vitamins and carotenoids without a proven lack of intake. A hypothesis put forward to explain these deficiencies is that these lipid micronutrients are stored in adipose tissue, and therefore reduced in blood plasma. However, it is also possible that changes in the absorption capacity of lipid micronutrients by the intestine, in response to diet, are responsible for these variations in status. The second objective of this thesis was therefore to evaluate the efficiency of vitamin E absorption in normal-weight mice or those in the early stages of obesity. This work showed that with equal vitamin E intake, obese mice have a higher status and better absorption of vitamin E. The micronutrient deficiencies observed in obese people are therefore probably not due to a defect. absorption.