Soutenance de thèse de Alix GIBAUD

Ce travail aborde les réseaux de transfert à l’extrême fin du Paléolithique en France centrale à travers l’approche techno-économiques des géoressources siliceuses qui permet de mettre en exergue les réseaux de relations qui ont existé entre les collectifs préhistoriques. Dans l’espace-temps considéré, les travaux antérieurs témoignent de la présence d’un faciès technique au nord, dénommé « Belloisien » et d’une tradition technique plus méridionale : le Laborien. L’objectif était donc de questionner l’homogénéité et les relations spatiales entre ces ensembles. Pour cela nous nous sommes appuyés sur quatre gisements clés localisés entre le coeur du Massif central et le sud du Bassin parisien : Champ-Chalatras (Puy-de-Dôme), Les Varennes (Puy-de-Dôme), Muides-sur-Loire et les Baraquettes 4 (Cantal). Les assemblages ont été revisité selon une analyse pétro-techno-typologique qui documente les lieux et conditions de collecte des géomatériaux, les techniques et méthodes de débitage et la confection des armatures considérées comme des marqueurs des traditions techniques. L’analyse intégrée de ces informations donne accès à la segmentation spatiale des chaînes opératoires et la représentation cartographique permet de caractériser l’apport des matériaux dans les sites et par l’identification des matériaux communs entre les sites, de visualiser les choix des collectifs. Ces traditions d’apports communs entre les gisements laboriens et belloisiens mais aussi l’identification de savoir-faire laboriens à partir de silicites du sud du Bassin parisien et la circulation de grands supports laminaires au sein de sites laboriens conduisent à rapprocher ces deux « ensembles » et alimentent l’hypothèse d’une imbrication d’un sous-système technique belloisien à une tradition plus large : le Laborien.

In order to highlight Final-Paleolithic human networks in Central France, this thesis focuses on a techno-economic approach of siliceous georesources. Previous research has uncovered technical facies from Northern France, the “Belloisian”, and technical traditions from the South, the ‘Laborian’, both dated from the spacetime considered. This thesis thus questions the homogeneity of these spatial and technical constructions. The aim was to question the homogeneity and spatial relationships between these groups. To do this, we used four sites located between the Massif Central and the south of the Paris Basin: Champ-Chalatras (Puy-de-Dôme), Les Varennes (Puy-de-Dôme), Muides-sur-Loire and Les Baraquettes 4 (Cantal). Petro-techno-typological analyses allowed us to document locations and conditions of georesources collecting, to better define cutting techniques and methods, and to better characterise the making of(projectile inserts) weapon implements considered as key markers in the characterisation of technical traditions. These data, combined with cartographic representation, make it possible to better understand allochthonous georesources introduction into archaeological sites. Going further, identifying common georesources between sites paves the way for visualising collective human choices. Similar intake between Laborian and Belloisian sites, Laborian know-howfrom silicite in the south of the Paris Basin and large laminar supports flows between Laborian sites lead us to intertwine the aforementioned constructions. Moreover, it arouses our interest in new hypotheses: the interlocking Belloisian technical sub-system with a wider tradition: the Laborian.