Ecole Doctorale

COGNITION, LANGAGE, EDUCATION

Spécialité

Psychologie

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Troubles du sommeil,Cauchemars,Psychopathologie,

Keywords

Sleep disorders,Nightmares,Psychopathology,positive symptoms,

Titre de thèse

Troubles du sommeil et déterminants psychopathologiques
Sleep disorders and psychopathological determinants

Date

Jeudi 1 Décembre 2022 à 14:00

Adresse

29 avenue Robert Schuman 13621 -AIX-EN-PROVENCE CEDEX 1 Site Shuman

Jury

Directeur de these M. PIERLUIGI GRAZIANI Université de Nimes
Rapporteur Mme SOPHIE BAYARD Université Paul Valery Montpellier 3
Rapporteur M. STEPHANE RUSINEK Université de Lille Nord de France
Examinateur Mme HELENE BASTUJI UNIVERSITE LYON 1 CLAUDE BERNARD
CoDirecteur de these M. Jonathan DEL-MONTE Université de Nîmes
Président Mme Valérie FOINTIAT Laboratoire de Psychologie Sociale

Résumé de la thèse

Le sommeil est déterminant pour l’homéostasie psychophysiologique de l’être humain. Lorsqu’il est perturbé, il n’est pas rare de voir émerger une pléthore de maux dont le risque suicidaire. C'est pourquoi l’insomnie est considérée comme un problème de santé publique majeur. La recherche a mis en lumière la bidirectionnalité qu’elle entretien avec les troubles psychopathologiques. Sa relation étroite avec le cauchemar, aussi associé au risque suicidaire, est documentée mais les processus sous-tendant leur lien le sont moins. Cette dyade pourrait entretenir des déterminants psychopathologiques communs avec les familles psychopathologiques très sujettes aux plaintes du sommeil. Les cognitions dysfonctionnelles sont relatées comme favorisant la dégradation du sommeil et l’émergence des troubles psychopathologiques. Nous avons mis l’accent sur les ruminations non-constructives, qui sont associées aux troubles psychopathologiques et qui n’avaient jusqu’alors pas été évaluées auprès des perturbations du sommeil et du risque suicidaire. Nous avons aussi vérifié leur interopérabilité avec les croyances et attitudes dysfonctionnelles envers le sommeil. Par ailleurs, nous nous sommes intéressés à un axe de recherche novateur qui appréhende la dynamique corps-esprit, pertinente dans la compréhension des troubles du sommeil : les processus intéroceptifs. Notre objectif dans ce travail de recherche était d’apporter une lecture du cheminement du sommeil perturbé vers ses conséquences psychopathologiques tels que le risque suicidaire. Nous avons tenté de comprendre quels étaient les patterns soutenant ce mouvement. Ce travail nous a semblé intéressant dans le dessein d’étayer les perspectives théoriques de l’insomnie mais également pour soutenir la maximisation de l’efficience des thérapies cognitivo-comportementales du sommeil. Notre première étude a apporté des éléments probants sur l’existence d’une interopérabilité entre l’anxiété, les ruminations non-constructives, les cauchemars, l’insomnie et le risque suicidaire. Nous avons mis en perspective la façon dont les cognitions dysfonctionnelles et les troubles du sommeil sous-tendent le risque suicidaire. Notre seconde étude a ciblé la compréhension des patterns cognitifs et hypniques de la relation entre croyances et attitudes dysfonctionnelles envers le sommeil et insomnie. Ce travail a permis de documenter la sévérité du cauchemar et des ruminations non-constructives. Enfin, nous avons exploré le rôle de la nociception et de la sensibilité intéroceptive dans la compréhension de l’insomnie. Les résultats ont mis en exergue une implication certaine de la nociception et de certaines dimensions de la sensibilité intéroceptive auprès de l’insomnie. De plus, nous avons montré que les liens bidirectionnels entre la perception de la douleur et l’insomnie impliquaient des processus intéroceptifs autres. L’ensemble de ces résultats pourraient avoir plusieurs implications. Tout d’abord, théoriques, en favorisant l’émergence de nouveaux cadres conceptuels multimodaux fondés sur une compréhension transversale des troubles du sommeil et de la psychopathologie, articulés par des instances cognitives, hypniques, émotionnels, comportementales et intéroceptives. Ensuite, la clinique pourrait voir dans ces résultats de nouvelles cibles thérapeutiques. Le produit de ce travail de recherche pourrait renforcer non seulement l’hypothèse des perturbations du sommeil comme signe prodromique du risque suicidaire mais aussi, de troubles psychopathologiques et ainsi mettre un focus sur la prise en charge de ces derniers. De plus, par la mise en lumière de construits cognitifs et processus précis, les thérapies cognitivo-comportementales de l’insomnie et du cauchemar pourraient étayer leurs cibles thérapeutiques. Ces retombées théoriques et pratiques ainsi que la suggestion de pistes de recherches futures sont discutées dans ce manuscrit.

Thesis resume

Sleep is crucial for the psychophysiological homeostasis of the human being. When it is disturbed, it is not uncommon to see a plethora of ailments emerge, including the risk of suicide. This is why insomnia is considered a major public health problem. Research has highlighted the bi-directionality it has with psychopathological disorders. Its association with nightmares, also associated with suicidal risk, is documented, but the processes underlying this relationship are less so. This dyad may share psychopathological determinants with psychopathological families that are highly prone to sleep complaints. Dysfunctional cognitions are reported to promote sleep impairment and the emergence of psychopathological disorders. We focused on non-constructive ruminations, which are associated with psychopathological disorders and which had not previously been assessed in relation to sleep disturbance and suicide risk. We also tested their interoperability with dysfunctional beliefs and attitudes towards sleep. In addition, we were interested in a rather innovative line of research that apprehends the mind-body dynamic, relevant in the understanding of sleep disorders: the interoceptive processes. Our objective in this research work was to provide a reading of the pathway of disturbed sleep towards its psychopathological consequences such as the risk of suicide. We tried to understand what were the patterns supporting this movement. This work seemed interesting to us in order to support the theoretical perspectives of insomnia but also to support the maximisation of the efficiency of cognitive-behavioural sleep therapies. Our first study provided evidence of interoperability between anxiety, non-constructive ruminations, nightmares, insomnia and suicidal risk. We put into perspective how dysfunctional cognitions and sleep disorders underlie suicidal risk. Our second study focused on understanding the cognitive and hypnotic patterns of the relationship between dysfunctional beliefs and attitudes towards sleep and insomnia. This work documented the severity of nightmares and non-constructive ruminations. Finally, we explored the role of nociception and interoceptive sensitivity in understanding insomnia. The results showed that nociception and certain dimensions of interoceptive sensitivity are definitely involved in insomnia. Furthermore, we showed that the bidirectional links between pain perception and insomnia involved other interoceptive processes. Taken together, these results could have several implications. First, theoretical, by promoting the emergence of new multimodal conceptual frameworks based on a cross-sectional understanding of sleep disorders and psychopathology, articulated by cognitive, hypnotic, emotional, behavioural and interoceptive instances. Secondly, the clinic could see in these results new therapeutic targets. The product of this research work could reinforce not only the hypothesis of sleep disturbances as a prodromal sign of suicidal risk but also of psychopathological disorders and thus focus on the management of the latter. Moreover, by highlighting specific cognitive constructs and processes, cognitive-behavioural therapies for insomnia and nightmares could strengthen their therapeutic targets. These theoretical and practical implications, as well as suggestions for future research, are discussed in this manuscript.