Soutenance de thèse de Camelia HAMLAOUI

La problématique des pôles technologiques connaît un regain d’intérêt en Tunisie dans un contexte de transition institutionnelle à la suite du soulèvement populaire du 2011. La politique des pôles technologiques redevient synonyme de développement régional et de moyen d’absorption des diplômés de l’enseignement supérieur. Nous interrogeons la problématique des leviers organisationnels et institutionnels mobilisés par la structure de gouvernance au sein des pôles de compétitivité en faveur de la coopération entre les trois piliers (recherche-formation-industrie). Nous mobilisons un cadre théorique hybride qui repose sur la complémentarité des grilles d’analyse. Dans une optique multiréférentielle, nous soulignons la pertinence de mobiliser la théorie néo-institutionnelle pour cerner la dynamique collaborative au sein des RTO à l’échelle macro. Nous avons complété ce niveau d’analyse par un deuxième cadre théorique, celui de l’analyse stratégique, pour une meilleure appréhension de notre objet de recherche à un niveau micro. Ce cadre d’analyse met en avant la notion de jeu de pouvoir au cœur de la dynamique collaborative au sein des RTO. Notre positionnement épistémologique s’inscrit dans le paradigme interprétativiste. Nous optons pour une méthodologie qualitative exploratoire, moyennant un raisonnement abductif. Nous avons mené l’étude de deux cas de pôles technologiques en Tunisie. Nos résultats montrent qu’en dépit des pressions institutionnelles subies par les pôles, en tant que politique volontariste de l’Etat les acteurs détiennent une marge de manœuvre pour mener leurs jeux de pouvoir. La prise en compte de la dimension du pouvoir par les structures de gouvernance des pôles demeure essentielle, pour renforcer la synergie entre les acteurs. Ceci dans le sens où l’aspect informel est nécessaire pour la conduite des projets collaboratifs à côté de l’aspect formel. Un « dosage » équilibré est à instaurer pour le renforcement de la dynamique collaborative.

The topic of clusters is experiencing a resurgence of interest in Tunisia in a context of institutional transition following the popular uprising of 2011. The public policy of clusters is once again synonymous with regional development and a way of absorbing education graduates. We are rising the following issue of organizational and institutional levers mobilized by the governance structure within competitiveness clusters in favor of cooperation between the three pillars (research-training-industry). We mobilize a hybrid theoretical framework which is based on the complementarity of both analytical grids. Firstly, from a multireferential perspective, we underline the relevance of mobilizing neo-institutional theory to identify the collaborative dynamic within RTOs at the macro scale. Secondly, we supplemented this level of analysis with a second theoretical framework, that of strategic analysis, for a better understanding of our research object at a micro level. This analytical framework highlights the notion of power play at the heart of the collaborative dynamic within RTOs. Our epistemological positioning fits into the interpretive paradigm. We opt for an exploratory qualitative methodology, using abductive logic. We have carried out the study of two cases of clusters in Tunisia. Our main results confirm that despite the institutional pressures on the clusters, the actors have room for maneuver in their power plays. The power dimension should be taken into account by the governance structures of the clusters, to strengthen the synergy between the actors. We emphasize that the informal aspect is necessary for the conduct of collaborative projects alongside the formal aspect. A balance should be established to strengthen the collaborative dynamic.