Ecole Doctorale

Langues Lettres et Arts

Spécialité

LANGUE ET LITTERATURES FRANCAISES

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

édition critique,Jean Le Fèvre,Moyen Français,Matheolus,misogynie,mariage,

Keywords

critical edition,Jean Le Fèvre,Middle French,Matheolus,misogyny,marriage,

Titre de thèse

Les Lamentations de Matheolus, traduites par Jean Le Fèvre de Ressons, édition critique d'après le manuscrit 376 de la Bibliothèque musée de l'Inguimbertine, Carpentras
The Lamentations by Matheolus, translated by Jean Le Fèvre, critical edition of the manuscript 376, Bibliothèque musée de l'Inguimbertine, Carpentras

Date

Mardi 8 Mars 2022 à 14:00

Adresse

Université d'Aix-Marseille 29 avenue Robert Schuman 13100 Aix-en-Provence Schuman

Jury

Directeur de these Mme Valérie NAUDET Aix Marseille Université
Président Mme Maria COLOMBO-TIMELLI Università degli Studi di Milano
Rapporteur Mme Géraldine VEYSSEYRE Sorbonne Université (Lettres), UFR de langue française
Examinateur Mme Fabienne POMEL Université Rennes 2
Examinateur M. Damien BOQUET Aix Marseille Université
Examinateur M. Sébastien DOUCHET Aix Marseille Université

Résumé de la thèse

Parangon de la misogynie médiévale, les Lamentations furent originellement écrites en latin par Matheolus, un clerc destitué pour cause de bigamie (mariage avec une veuve plus précisément) à la fin du XIIIe siècle. Destinées au cercle proche du bigame, ces complaintes semblaient vouées à l’oubli, perdues au milieu des nombreux ouvrages misogynes et misogames extrêmement populaires à cette époque. Et pourtant, l’œuvre connut un succès certain grâce à la traduction de Jean de Le Fèvre, un siècle plus tard. C’est d’ailleurs par cette translation que les médiévaux comme les modernes connaissent, lisent, admirent ou critiquent les propos de Matheolus ; la version française paraît ainsi avoir supplanté l’original latin dès le Moyen Âge. Malgré cette renommée, peu de travaux se sont intéressés aux Lamentations de Matheolus traduites par Jean Le Fèvre et les quelques éditions du texte parues dans la seconde moitié du XIXe siècle – dont celle qui fit longtemps référence réalisée par Anton-Gerard Van Hamel – et récemment en 2010 (celle de Tiziano Pacchiarotti) apparaissent soit obsolètes, soit incomplètes. Notre thèse a pour but premier d’offrir une nouvelle édition de la translation française en accordant une attention toute particulière aux manuscrits oubliés par nos prédécesseurs et ceux jusqu’alors inconnus. Loin d’être une réimpression ou simple mise à jour des travaux éditoriaux précédents, nous souhaitons donner accès à une autre version du texte, celle du manuscrit de Carpentras, intéressante à bien des égards. Par cette thèse, nous cherchons également à observer les raisons, si cela est possible, de la victoire de la version française des Lamentations sur l’original latin. À ce titre, les annotations marginales nous semblent apporter les premiers éléments de réponse en témoignant de la réception biaisée et superficielle de l’œuvre depuis le Moyen Âge. Cette lecture des Lamentations comme florilège misogyne paraît toutefois guidée et imposée par la pratique traductionnelle de Le Fèvre ainsi que par l'esprit satirique de l’œuvre, même si ce dernier se révèle plus complexe qu'à première vue.

Thesis resume

Paragon of medieval misogyny, the Lamentations were originally written in Latin by Matheolus, a cleric deposed for being a bigamist (married to a widow more precisely) at the end of the XIIIth century. Addressed to the bigamist’s group of friends, these complaints seemed doomed to oblivion, lost in the sea of very popular, misogynistic and misogamistic writings. Yet, the opus achieved great success thanks to the translation in French made by Jean Le Fèvre a century later. It is indeed thanks to that translation that the medieval and modern men and women know, read, admire, and criticise Mahteolus’s words; the French version appears thus to have replaced the Latin original since the Middle Ages. Despite this fame, few studies deal with the Lamentations by Matheolus translated by Jean Le Fèvre and the few editions printed during the second half of the XIXth century – among which the long viewed as reference one made by Anton-Gerard Van Hamel – and recently in 2010 (written by Tiziano Pacchiarotti) are either obsolete or incomplete. Our thesis first aims at providing a new edition of the French translation with a particular attention given towards specific manuscripts, those forgotten by our predecessors and unknown until today. Far from being a reprint or a simple update of the previous editions, we want to submit an edition of the textual version as written in the manuscript of Carpentras, interesting copy for many reasons. With this thesis, we also seek to study, if that is possible, the reasons which could explain the victory of the French version of the Lamentations over the Latin original. To this end, the marginal annotations seem to bring us the first pieces of an answer due to their illustration of the biased and superficial reading of this work since the Middle Ages. However, this interpretation of the Lamentations as a misogynistic compendium appears to have been guided or even imposed by Le Fèvre’s translatory practice as well as by this poem’s satirical spirit, even though the latter reveals itself to be more complicated than at first glance.