Ecole Doctorale

ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille

Spécialité

Histoire

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Santé.,Femmes,Bouches du Rhône,medicalisation,Provence,Genre,

Keywords

Health-Care,Women,Provence,Medicalization,Gender,Bouches-du-Rhône,

Titre de thèse

La Place des Femmes dans le Champ de la Santé dans les Bouches du Rhône au XIXe siècle : une Histoire Sociale de la Santé au prisme du Genre
The Place of Women in the Field of Health in the Bouches du Rhône in the 19th Century: a Social History of Health Through a Gender Lens

Date

Lundi 21 Mars 2022 à 14:00

Adresse

MMSH, 5 rue du château de l'horloge 13090 Aix-en-Provence, Cedex 2. salle Paul-Albert Février.

Jury

Directeur de these Mme Anne CAROL Aix Marseille Université
Rapporteur M. Christophe CAPUANO Université Grenoble Alpes
Rapporteur M. Jean-Paul BARRIèRE Université de Franche-Comté Besançon
Examinateur Mme Isabelle RENAUDET Aix-Marseille Université

Résumé de la thèse

Cette thèse a pour ambition d’étudier la nébuleuse des femmes dans le champ de la santé au XIXe siècle dans le département des Bouches-du-Rhône. Les femmes ont toujours soigné, mais cette fonction gagne alors en visibilité et il devient nécessaire, pour les médecins et les gouvernants, de théoriser, légitimer, mais aussi encadrer -voire imiter- cette présence féminine dans le champ de la santé. Les femmes occupent des activités multiples dans la santé : dames de charité, herboristes, pédicures, sages-femmes, infirmières, doctoresses... notre hypothèse est qu’elles ont joué un rôle dans la médicalisation du département, en se rendant visibles et disponibles auprès de populations qui étaient en demande de santé. La première partie de la thèse confronte les discours théoriques qui assignent aux femmes une vocation naturelle à prendre soin d’autrui avec le cadre légal et règlementaire dans lequel leur activité est rendue possible. Elle montre comment la nécessité d’une formation s’impose plus ou moins rapidement dans les divers champs du soin, ouvrant la voie vers une professionnalisation. La seconde partie explore la réalité sociale, à travers la diversité du monde des femmes qui soignent : diversité des lieux (de l’hôpital aux cabinets), des champs d’intervention (de l’accouchement au paramédical), du degré d’insertion dans le marché du soin (de la charité à la vente de remèdes), ainsi que la diversité du degré de contrôle règlementaire de ces activités. La troisième partie s’interroge enfin sur les motivations des femmes qui soignent, les stratégies professionnelles qu’elles déploient et leur degré d’agentivité ou de reconnaissance. Parmi toutes, une seule catégorie parvient à se professionnaliser réellement : les sages-femmes. Néanmoins, les autres ne sont pas restées passives. Toutes ont essayé d’être actives dans leur métier, quitte à l’abandonner lorsqu’elles trouvaient mieux ailleurs. Le champ de la santé a ainsi pu constituer, pour les femmes au XIXe siècle, une opportunité pour progresser socialement.

Thesis resume

This thesis aims to study the nexus between women and the field of healthcare in the 19th century in the Bouches-du-Rhône department. Women had always provided care, but this role was becoming increasingly visible, and doctors and government officials were compelled to theorise, legitimise and supervise – or even emulate – this contribution of women to the field of healthcare. Women were involved a wide range of activities in the healthcare sector, as benefactresses, herbalists, chiropodists, midwives, nurses, doctors, etc. Our hypothesis is that they played a role in the medicalisation of the department by making themselves visible and available to communities in need of healthcare. The first part of the thesis sets the theoretical narratives that assigned to women a natural vocation as caregivers against the legal and regulatory framework in which their work was made possible. It reveals how the need for training arose sooner or later in the various fields of care, paving the way for professionalisation. The second part explores the social reality through the diversity of the world of women providing care: the diversity of places (from hospitals to clinics), of fields of intervention (from childbirth to allied health), of integration into the care market (from charitable work to the sale of remedies) and of the degree of regulatory control of these activities. Finally, the third part examines the motivations of women working in the care sector, their career strategies and the extent of their agency and recognition. Among the various categories, only one – midwives – succeeded in becoming truly professionalised. Nevertheless, the others did not remain passive. They all strove to be active in their professions, even if it meant finding something better elsewhere. The field of healthcare thus represented an opportunity for women in the 19th century to advance their social status.