Soutenance de thèse de Marie FILIPPI

La thèse, réalisée en Cifre, au sein d'un cabinet d'études urbaines et sociales, L'Adéus, propose d'accompagner des professionnels des questions urbaines et sociales, investissant le champ de la participation. Dans un contexte de professionnalisation croissante de la participation et de standardisation des démarches, ouvrant la voie à une marchandisation de la démocratie, quel rôle ces professionnels jouent-ils dans ce processus ? Quel regard portent-ils sur les ambiguïtés que génère leur activité ? Et en creux, contribuent-il à alimenter un participationnisme d’État ou oeuvrent-ils à l’amélioration de la démocratie ? Une mission d’ingénierie sociale, inhérente au Projet de rénovation urbaine du quartier de la Castellane à Marseille, est l'occasion de voir à l’œuvre une ingénierie, artisanale et expérimentale, soumise à des jeux de concurrence locale, aux rapports de force propres au projet urbain, comme aux ambiguïtés de la commande participative. En investissant le champ de la participation, ces professionnels se retrouvent confrontés à une notion qui pouvait leur paraître familière mais qui se révèle mouvante et suscite le débat, mettant à l’épreuve leurs convictions et leurs manières de concevoir la profession. Réunis en un collectif éphémère, ces professionnels feront face à des questions toujours plus épaisses, allant de la nécessité d’organiser l’activité dans un contexte concurrentiel et précaire, à celle de créer une culture professionnelle commune pour faire valoir la thématique participative auprès des élus locaux, voire de rétablir dans le métier une approche militante. Une question qui divise.

The thesis, carried out in Cifre, within a cabinet of urban and social studies, L'Adéus, proposes to accompany the professionals of urban and social questions, investing the field of public participation. While the professionalization of public participation and standardization of its devices increase (opening the way for a commodification of democracy), what role do these professionals play in this process? How do they view the ambiguities generated by their activity? And in hollows, do they contribute to fuelling State participationism or are they working to improve democracy? A mission of social and participatory engineering, inherent in the urban renewal project of la Castellane in Marseille, shows us a traditional and experimental engineering, subject to local competitions, to power relationships specific to urban projects, and also, to ambiguities of the public procurement. These professionals finally cope with a concept of public participation that used to appear familiar but now turns out complex, moving, and engenders debate, trying their convictions and the way they conceive the profession. Gathered in an ephemeral collective, professionals will face ever thicker questions ranging from the need to organize the activity in a competitive and precarious environment, to the need to create a common professional culture to promote the participatory theme to local elected officials, or even to re-establish an activist approach to the profession. A question which divides.