Ecole Doctorale

Langues Lettres et Arts

Spécialité

ETUDES ANGLOPHONES

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

William Godwin,philosphie,activisme politique,vérité,verbe,radicalisme,

Keywords

William Godwin,philosophy,political activism,truth,verb,radicalism,

Titre de thèse

L'activisme philosophico-politique de William Godwin
The philosophical-political activism of William Godwin:

Date

Samedi 11 Décembre 2021 à 14:00

Adresse

29 avenue Robert Schuman np

Jury

Directeur de these M. Joanny MOULIN Aix-Marseille Université
Président Mme Caroline BERTONÈCHE Université Grenoble-Alpes
Rapporteur M. Pierre CARBONI Université de Nantes
Examinateur M. Jean-Charles PERQUIN Université Lyon 2
Examinateur Mme Francesca MANZARI Université Aix-Marseille

Résumé de la thèse

La Révolution française avait suscité un réel espoir en Grande-Bretagne et avait fait naître un engouement sans précédent chez une catégorie particulière de la société anglaise qui sera dite « les radicaux ». Ces partisans de la réforme parlementaire, soucieux de la destinée des couches laborieuses et désireux de voir advenir une transformation sociopolitique qui rétablirait la société sur des bases plus justes et plus égalitaires, voyaient les événements qui secouaient la France comme les signes avant-coureurs du déclin irréversible des despotismes. L’Amérique avait balisé la voie en acquérant son indépendance par la lutte armée. En France, le peuple s’était soulevé, sous la houlette d’une élite intellectuelle, contre l’ancien régime. La possibilité de changer les choses par l’engagement politique ne faisait dès lors plus aucun doute. Nul ne symbolisait cette dévotion à la cause de la justice et de l’égalité mieux que Thomas Paine dont le parcours et l’activisme, notamment dans la lutte d’indépendance en Amérique, avait fini d’établir la réputation de libérateur dans cette période trouble. C’est, à bien des égards, sous l’égide de Paine que se regrouperont les tenants du mouvement de réforme anglais dans la dernière décennie du dix-huitième siècle. Le soulèvement populaire en France, que dans les cercles radicaux anglais on désignait par le terme plus mélioratif « d’émancipation », fit à l’origine de remous en Grande-Bretagne. Une période de révolution latente s’était ensuivie avec la naissance de mouvements réformistes animés par le même désir d’amender le statu quo. À ce désir d’émancipation que sous-tendait la croyance en l’avènement prochain d’un ordre social dépouillé de tout obscurantisme, s’opposait la réticence des tenants de l’ordre établi sur fond de la crainte d’un saint vers l’inconnu. Le choc était donc inévitable. Il se manifesta d’abord sous forme de « guerre des pamphlets » entre les apôtres de l’ordre, sous la houlette d’Edmund Burke, cheville ouvrière du conservatisme anglais de cette période, et les tenants de la Nouvelle Philosophie qui partageaient la vision qu’avait Price de la Révolution en France. Dans cette querelle idéologique, les tenants de l’ordre établi — autorités politiques et ecclésiastiques — feront recours à l’argument biblique et à la propagande politique pour asseoir le conformisme et contenir les aspirations de liberté d’un peuple trop longtemps tenu à l’écart de la politique. De l’autre côté, les réformistes cherchaient dans l’idéal des Lumières une manière de donner chair à leur vision du monde. L’heure était arrivée de transformer l’ordre sociopolitique, et la possibilité de le faire par la diffusion des connaissances était bien réelle.

Thesis resume

The French Revolution had given rise to real hope in Britain and an unprecedented enthusiasm among what came to be known as 'radicals'. These advocates of parliamentary reform, concerned for the fate of the working classes and eager to see a socio-political transformation that would restore society to a more just and egalitarian basis, saw the events in France as harbingers of the irreversible decline of despotism. America had paved the way by gaining its independence through armed struggle. In France, the people had risen up, under the leadership of an intellectual elite, against the old regime. The possibility of changing things through political commitment was no longer in doubt. No one symbolised this devotion to the cause of justice and equality better than Thomas Paine, whose record and activism, particularly in the struggle for independence in America, had established his reputation as a liberator in those troubled times. It was, in many ways, under Paine's aegis that the proponents of the English reform movement came together in the last decade of the eighteenth century. The popular uprising in France, which in English radical circles was referred to by the better term 'emancipation', caused a stir in Britain. A period of latent revolution had ensued with the birth of reform movements driven by the same desire to amend the status quo. This desire for emancipation, underpinned by the belief that a social order free of obscurantism would soon be established, was opposed by the reluctance of those in favour of the order, based on the fear of a leap into the unknown. The clash was therefore inevitable. It first manifested itself in the form of a 'pamphlet war' between the apostles of order, led by Edmund Burke, the kingpin of English conservatism in this period, and the proponents of the New Philosophy who shared Price's vision of the Revolution in France. In this ideological quarrel, the supporters of the established order - political and ecclesiastical authorities - used biblical arguments and political propaganda to establish conformity and contain the aspirations for freedom of a people who had been kept out of politics for too long. On the other hand, the reformers looked to the Enlightenment ideal as a way to flesh out their worldview. The time had come to transform the socio-political order, and the possibility of doing so through the dissemination of knowledge was real.