Ecole Doctorale

Sciences Juridiques et Politiques

Spécialité

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Action collective,Evénements protestataires,Maintien de l'ordre,Démocratie,Transition,

Keywords

Collective action,Protest events,Protest policing,Democracy,Transition,

Titre de thèse

Une démocratie à l'épreuve des mouvements sociaux: le cas du Chili post-dictatorial de 1988 à nos jours.
Social movements and democracy: the case of post-dictatorial Chile (1988-2017)

Date

Lundi 26 Novembre 2018 à 14:00

Adresse

Espace Philippe Seguin, 31 Avenue Jean Dalmas, 13 100, Aix en Provence 101

Jury

Directeur de these M. Christophe TRAÏNI IEP d'Aix en Provence
Rapporteur Mme Camille GOIRAND Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, IHEAL
Rapporteur M. Fabien JOBARD CNRS, Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales
Examinateur Mme Isabelle SOMMIER Université Paris 1, Panthéon Sorbonne, Centre européen de sociologie et de science politique
Examinateur M. David GARIBAY Université Lumière Lyon 2

Résumé de la thèse

Cette thèse vise à rendre compte de l'évolution, au Chili, de la gestion des mouvements sociaux et des événements protestataires par les institutions en charge de l'ordre public depuis le retour à la démocratie en 1990. Il s'agit d'examiner la manière dont un pays autrefois gouverné par la répression encadre, une fois la démocratie retrouvée, les protestations de différents groupes de la société. La thèse interroge également l'existence d'un traitement différencié de la contestation en fonction du public mobilisé. Pour ce faire, des études de cas aux ancrages sociaux différenciés sont examinées à tour de rôle dans la thèse. L'enquête a principalement été menée entre mars 2015 et mai 2017 et repose sur un matériau composé d'observations, d'entretiens et d'archives de presse. Ce travail est composé de trois parties. La première revient sur les éléments qui ont façonné le contexte politique chilien de la transition, contexte largement défavorable à l'expression collective de revendications et à la mobilisation. Il s'agit également de s'intéresser aux caractéristiques et à la culture institutionnelle de la police en charge du maintien de l'ordre au Chili, en observant comment s'articulent le caractère militaire de cette institution et les fondements de la doctrine de gestion des conflits. Dans la seconde partie, les mobilisations des peuples autochtones et des étudiants chiliens sont longuement décryptées, en particulier la question de leur répertoire d'action et les interactions entre ces groupes, l'Etat chilien et les forces de l'ordre. La troisième partie est consacrée à la manière dont le passé récent du Chili devient l'enjeu de discours et de mobilisations, et s'intéresse de près à différentes journées de commémoration. Elle examine enfin les effets de la militarisation de la police sur le maintien de l'ordre, et sur les représentations du monde qui entourent ses pratiques professionnelles.

Thesis resume

This thesis aims to analyse the evolution, in Chile, of the managing of social movements and protest events by the institutions in charge of public order since the return to democracy in 1990. It is about examining the way in which a country formerly governed by repression frames, once democracy is found, the protests of different social groups . The thesis also questions the existence of a differentiated treatment of protest regarding the public that is mobilized. To do this, case studies with differentiated social anchors are examined in the thesis. Field research was conducted mainly between March 2015 and May 2017 and includes observations, interviews and press archives. This work is composed of three parts. The first examines the elements that shaped the Chilean political context of transition, a context that is largely unfavorable to the collective expression of demands and mobilization. It also aims to look at the characteristics and the institutional culture of the police in charge of protest policing in Chile, observing how the military character of this institution is articulated to the doctrine of conflict managing. In the second part, the mobilizations of the indigenous peoples and the Chilean students are lengthily deciphered, in particular the question of their repertoire of action and the interactions between these groups, the Chilean State and the police forces. The third part is devoted to the way in which the recent past of Chile becomes the issue of debates and mobilizations, and is closely interested in different days of commemoration. Finally, it examines the effects of police militarization on protest policing, and on the representations of the world surrounding the professional practices of law forces.