Ecole Doctorale

Langues Lettres et Arts

Spécialité

ARTS : Arts plastiques

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

photographie,image,esthétique,éthique,iconoclasme,expérience

Keywords

photography,image,aesthetics,ethics,iconoclasme,experience

Titre de thèse

Devant la photographie : esthétique et éthique de l’iconoclasme
Facing photography: aesthetics and ethics of iconoclasm

Date

Samedi 27 Mars 2021 à 9:00

Adresse

Faculté des arts, lettres, langues et sciences humaines d'Aix-Marseille 29 Avenue Robert Schuman, 13100 Aix-en-Provence inconnue à ce jour

Jury

Rapporteur M. Bernard LAFARGUE Université Bordeaux-Montaigne
Rapporteur M. Bernard SALIGNON Université Paul-Valéry-Montpellier
Examinateur Mme Carole TALON-HUGON Université Paris-Est-Créteil
Directeur de these M. Alain CHAREYRE-MEJAN Université Aix-Marseille
Examinateur M. François SOULAGES Université Paris VIII – Vincennes – Saint-Denis

Résumé de la thèse

Devant la photographie : esthétique et éthique de l’iconoclasme Mon travail de recherche porte sur ce que j’appelle le geste iconoclaste dans le champ de la photographie. L’analyse des raisons qui ont conduit à l’invention de la photographie, puis au perfectionnement de sa technique et de sa pratique, montre en quoi elle est, en soi, une voie d’approche iconoclaste du réel. La tentative de saisie du monde qui lui est propre porte en même temps en elle les conditions d’un dessaisissement : elle peut introduire du jeu, du flou, de l’inexplicable. La photographie, en somme, peut poser des points de suspension, quand on attendait d’elle à l’origine un éclairage définitif, investi d’une autorité supérieure. Le geste photographique, bien qu’il semble d’une simplicité élémentaire à première vue, est en réalité d’une grande complexité : engendrant à peine des images au bout du compte, il peut aussi se révéler d’une violence fondamentale. Mais, envisagé dans ses dimensions à la fois artistiques, esthétiques et éthiques, le geste iconoclaste photographique s’offre dans toute sa richesse : véritable faire inversé, véritable faire retroussé, il révèle les coutures, l’envers de notre culture et de son attachement aux images. Pourquoi sommes-nous si soucieux de les accumuler et de les conserver ? À travers cette étude, c’est donc aussi le rapport que nous entretenons avec ces dernières qui est questionné : que nous font-elles ? Qu’en faisons-nous ? Que sont-elles pour nous finalement ? Signes ponctuant la toile de nos légendes, elles ne sont rien, dans l’absolu. Ce qui fait l’image, c’est ce qui l’enveloppe ; de sorte que l’image absente est là tant qu’une phrase, un texte, un contexte, la tiennent. Ce qui défait l’image, c’est la disparition de sa situation.

Thesis resume

Facing photography: aesthetics and ethics of iconoclasm My research work focuses on what I will call the iconoclastic gesture in the field of photography. The analysis of the reasons that led to the invention of photography, and then to the improvement of its technique and practice, shows how it is an iconoclastic approach to reality in itself. At the same time, photography's intrinsic attempt to capture the world carries with it the conditions for its undressing : it can add blur, creative elements and some unaccountable rendition of reality. In short, photography may allow wandering perspectives, whereas it was originally expected to provide an implacable and definitive rendition of a subject, granted by an objective and superior authority. Although at first glance it may seem elementary in its simplicity, the photographic gesture is in reality of great complexity: though simply generating images, in the end, it can also prove to be of fundamental violence. But from artistic, aesthetic and ethical dimensions, the iconoclastic photographic gesture is revealed in all its richness: as a true inverted and true rolled-up gesture, it reveals the seams, the reverse side of our culture and its attachment to images. Why are we so keen and concerned to collect them? Through this study, it is also the relationship we have with them that is questioned: what do they do to us? What do we do with them? What are they for us in the end? Seen as signs punctuating the canvas of our legends, in the absolute, they are nothing. What makes the image is what envelops it; so that the absent image is there as long as a sentence, a text or a context, hold it. What undoes the image is the disappearance of its situation.