Ecole Doctorale

Sciences Economiques et de Gestion d' Aix - Marseille

Spécialité

Sciences Economiques - Aix-Marseille

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Marche du travail,Inégalité de genre,Normes sociales,Maternité,Occupations,Changement technologique

Keywords

Labor market,Gender inequality,Social norms,Motherhood,Secteurs d’activités,Technological change

Titre de thèse

Persistance des inégalités de genre sur le marché du travail: le rôle des normes d'identité et de la structure occupationnelle
Persistence of gender gaps in the labor market: the role of identity norms and occupational structure

Date

Mardi 15 Décembre 2020 à 10:00

Adresse

AMU - AMSE. 5-9 Boulevard Maurice Bourdet, CS 50498 ​13205 Marseille Cedex 1 Amphitheatre

Jury

Directeur de these Mme Cecilia GARCIA PENALOSA Aix-Marseille University, CNRS
Rapporteur Mme Christina GATHMANN Heidelberg University
Rapporteur Mme Libertad GONZáLEZ Universitat Pompeu Fabra
Examinateur M. Andrea ICHINO European University Institute
Examinateur Mme Sarah FLèCHE Aix-Marseille University
Examinateur M. Michele LUBRANO Aix-Marseille University

Résumé de la thèse

Malgré des décennies de convergence, les économies modernes demeurent caractérisées par d’importantes inégalités de genre. Bien que les femmes investissent de plus en plus dans leur capital humain, le processus de réduction des écarts de salaires femmes-hommes s'est ralenti depuis les années 90. Cette thèse contribue à la littérature qui étudie les causes sous-jacentes des inégalités de genre subsistantes sur le marché du travail, à travers l’examen de deux axes principaux. Le premier concerne l’influence des normes sociales, tandis que le deuxième examine l’effet des évolutions de la structure des salaires dans les sociétés contemporaines. Cette thèse se compose de trois chapitres. À partir de données uruguayennes, le premier chapitre étudie comment l’emploi informel peut constituer une réponse alternative aux normes de genre. Je montre que plus la probabilité que la femme gagne davantage que son mari est élevée, moins elle a de chances d'occuper un emploi déclaré. Ainsi, dans certains contextes, les assignations de genre affaiblissent non seulement le niveau d'emploi des femmes (i.e. la participation au marché du travail et les heures travaillées) mais aussi la qualité des emplois trouvés. J'identifie aussi des effets de la norme sur les hommes : ceux dont les potentiels revenus sont inférieurs à ceux de leur femme réagissent à la norme occupant des emplois formels mieux rémunérés. Le deuxième chapitre examine l'hétérogénéité des réponses aux normes sociales sur le marché du travail. En utilisant des données de panel pour les couples américains et une approche d'étude d’événements, nous estimons l'impact de la naissance du premier enfant sur les trajectoires professionnelles. Alors que l’effet de la norme impliquant que l’homme gagne davantage dépend du niveau d’éducation et du contexte familial, nous constatons au contraire que la maternité génère des réponses importantes de l'offre de travail des femmes, aussi bien pour la marge intensive que la marge extensive. Bien que celles gagnant davantage que leur partenaire réduisent moins leur niveau d’emploi, toutes les femmes se conforment largement à la répartition traditionnelle des rôles, suggérant ainsi une mauvaise répartition des ressources. Le troisième chapitre utilise des données administratives d'Allemagne de l'Ouest et s’intéresse aux effets sur les écarts de rémunération hommes-femmes de l’interaction entre progrès technique et évolutions de la représentation différenciée entre les secteurs selon les genres. Je trouve que les différences de secteurs d’emploi des hommes et des femmes ont joué comme une force d'égalisation, favorisant une diminution des écarts de rémunération. Cela s'explique par une surreprésentation des hommes dans les professions manuelles aux tâches routinières (principalement les cols bleus dans l’industrie), dont les premiums salariaux ont décru au fil du temps. Cependant, les gains salariaux des hommes occupant une profession intellectuelle non routinière ont été plus importants que ceux des femmes des mêmes professions. C’est pourquoi, bien que les femmes aient moins souffert de la robotisation de leurs emplois et aient augmenté leur présence dans des professions non routinières aux salaires plus élevés, le changement technologique n'a pas permis une réduction nette des écarts de rémunération entre les hommes et les femmes.

Thesis resume

After decades of convergence, substantial gender inequalities are still a persistent characteristic of modern economies. Moreover, despite the fact that women have increased their investment in human capital, the process of narrowing of the gender wage gap has slowed down since the 1990s. This dissertation contributes to the literature that aims to understand the underlying causes of the remaining gender inequalities in the labor market by investigating two main strands of explanations. The first concerns the role of social norms in shaping the observed gender outcomes, while the second question investigates how the changes in wages caused by recent structural change have affected the wage gap between women and men. This thesis consists of three chapters. The first chapter uses data for Uruguay to study job informality as an alternative mechanism of response to gender norms. I find that the higher the probability that the wife earns more than her husband, the less likely she is to engage in a formal job, showing that in certain contexts gender prescriptions affect not only the quantity of employment (i.e. labor force participation and hours worked) but also the quality of jobs in which women are employed. I also identify meaningful effects of the norm on men: those with lower potential earnings than their wives react to the norm by self-selecting into better-paid formal jobs. The second chapter investigates heterogeneity in labor market responses to social norms. Using panel data for US couples and an event study approach we estimate the impact of the birth of the first child on labour market trajectories. We find that while the effect of the male breadwinner norm depends on education attainment and household’s context, motherhood generates very strong responses, in terms of the intensive and the extensive margins of labour supply. Although women who were the main earners have a somewhat smaller reduction in employment than secondary earners, both groups largely conform to the traditional division of roles, pointing towards a misallocation of resources. The third chapter uses administrative data for West Germany to study the effect of changes across occupations associated with technological progress on the gender wage gap. I find that gender differences in sorting across occupations acted as an equalizing force, resulting in a reduction in the wage differences between men and women. This is explained by an overrepresentation of men in manual-routine occupations (mainly industrial blue-collar jobs), which exhibit decreasing wage premiums over time. However, wage gains for male workers have been larger than those of females within cognitive non-routine occupations. This explains why, although women have been less exposed to the automation of work and increased their employment in non-routine high-pay occupations, technological change did not lead to greater reductions in the gender wage gap.