Ecole Doctorale

Langues Lettres et Arts

Spécialité

PRATIQUE ET THEORIE DE LA CREATION LITTERAIRE ET ARTISTIQUE

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

sourire,danse,processus de composition chorégraphique,dispositifs participatifs connectés,

Keywords

smile,dance,choreographic composition process,connected participatory devices,

Titre de thèse

Le subtil sourire de la danse(sous-titre) Espaces chorégraphiques et dispositifs participatifs : enjeux compositionnels partagés au sein de lieux de vie connectés
The subtle smile of dance (subtitle) Choreographic spaces & participatories processes : compositions challenges shared in connected living spaces

Date

Monday 20 March 2023 à 14:00

Adresse

Campus St Charles 3, place Victor-Hugo Marseille 13003 Amphi CHARVES

Jury

Directeur de these Mme Christine ESCLAPEZ Aix-Marseille Université
Président M. Philippe GUISGAND Université de Lille, Faculté Humanités, Département Arts,
Rapporteur Mme Marie JOQUEVIEL-BOURJEA Université Paul Valéry Montpellier 3
Examinateur M. Laurent PICHAUD Université Paris 8 - département Danse
CoDirecteur de these Mme Annie ABRAHAMS Artiste indépendante
Examinateur Mme Vivian FRITZ laboratoire ACCRA 3402 Faculté des Arts, université de Strasbourg

Résumé de la thèse

Le subtil sourire de la danse est un infime espace-temps de l’intime perception de soi ; là où la danse rencontre la conscience ; là où la conscience nourrit l’être en mouvement. Ce sourire, né de l’éprouver de son corps qui danse, est l’expression d’un accord intérieur : un être là, présent à soi et au monde. Amateur•rice ou professionnel•le, averti•e ou néophyte, capable ou non de « bien danser » : cet état émotionnel, sensoriel et corporel semble être un point commun à toutes et tous. La danse est par essence un art du vivant : « un art déduit de la vie elle-même, puisqu’elle n’est que l’action de l’ensemble du corps humain ; mais action transposée dans un monde, une sorte d’espace-temps qui n’est plus tout à fait le même que celui de la vie pratique » (Valéry, 2015). En tant que telle, elle danse pourrait faire partie intégrante du quotidien, éveillant en chacun·e le désir de faire un pas de côté. Pourtant la danse ne prend que rarement part à la vie ordinaire. S’il arrive à chacun·e de chantonner, « dansonner » ne vient à l’esprit de presque personne – le mot lui-même n’existe pas (encore). Comment offrir à la danse une place de prédilection dans nos quotidiens ? Le subtil sourire de la danse est au cœur de ma recherche doctorale. Celle-ci, conduite dans le cadre du doctorat « Pratique et théorie de la création artistique », a rejoint un enjeu spécifique à la recherche en danse qui « consiste à renverser les perspectives et à montrer qu’il revient au savoir du corps dansant de se donner ses propres commencements et ses formes propres de pensée » (Godfroy, Clam, 2014). Partant, ma recherche-création s’est envisagée à partir du trait d’union qui relie recherche à création. « Un trait d’union qui invite à prendre les choses par le milieu » (Citton, 2021), qui incite à com-prendre les choses par le milieu, afin de se laisser embarquer dans « des objets énigmatiques » (Ibid., 2021). COMPOSE & DANSE (C&D) et Distant Movements (DM) sont certainement des « objets énigmatiques », aux yeux d’Yves Citton (Ibid., 2021), ayant pris formes non pas en prenant appui sur une idée prédéterminée mais à partir des nombreuses conversations et situations créatives interdisciplinaires qui ont initié d’incessants et constructifs allers-retours entre éprouver et penser. C&D est une application web interactive et participative librement accessible. Grâce à l'outil numérique, C&D amène la danse, ses pratiques de création et son histoire, au plus près des habitant•e•s au sein même des lieux de vie ; Car « l’habiter n’est pas simplement ce qu’on habite, mais conjointement, ce qui nous habite » (Breviglieri, 2006). Il s’agit de proposer à toute personne connectée de fabriquer sa propre danse guidée par des scénarios, imaginés comme des invitations à la portée de tou•te•s par des artistes désireux•ses de partager leurs processus de création et de composition. DM est un dispositif d'expérimentation et d'exposition interactif via internet, coconstruit avec Annie Abrahams, poète et artiste de la performance en réseau, et Daniel Pinheiro, artiste visuel en ligne. Nos pratiques se sont rassemblées pour interroger ensemble la survenue de la danse à distance, en silence, les yeux fermés. Tous trois, nous partageons le désir d’une danse qui serait le lieu d’une rencontre incorporée, une conversation en mouvement à distance qui viendrait subtilement nourrir notre mise « à l’écoute » (J.-L. Nancy, 2002), de soi, de l’autre, du monde, au-delà de la machine. Au cours de la lecture, à l’invitation des artistes, des chercheur·se·s, des pédagogues, etc. qui ont peuplé cette recherche-création, il s’agira donc de faire l’expérience du surgissement de la danse en soi, et de lui permettre de s’inscrire au quotidien. « Je danse comme je suis... » sera enfin la phrase clé pour aborder chacun·e, telle une « autopoïèse » (Stevance, Lacasse, 2013), l’expérience de la fabrique de la danse et éveiller le soi à une « puissance » (Agamben, 2019) de transformation.

Thesis resume

I approach this thesis, based on my quality as a choreographic artist, as a “practical research space for entry, between creation and social transformations of looks and aesthetic postures” (Esclapez, 2017). The experience of the dancing body, and the exploration of the fabric of dance being the essential vectors of my approach, "I dance as I am ..." could be the key phrase to approach, like an autopoiesis (Stevance & Lacasse, 2013), my research-creation. A research "inaugurated by a fantasy" (Roland Barthes, 1976): The experiential practice of the creation dance’s movement and the "connection" (Marcel Bolle De Bal, 2003) of "his personal history with the History of dance" (Laurence Louppe, 1997) are essential links to the personal growth and the development of "subtle living together" (Barthes, 1976). The dancing body hic et nunc reveals the time of attention, locates presence to oneself and to others, induces a resonant relationship (Rosa, 2018) with the world. In our digitalized society, proposing to move through the sensitive fabric of choreography is an unprecedented issue (Le Breton, 2016): in particular the political issue of accessing subjective knowledge about the body, marginalized by the dominant culture (Ginot, 2012), in order to restore the incredible (François Julien, 2019) in people's daily lives, and to awaken a creative force, a source of resilience, at the heart of individual experience and “listening” to the world (Nancy, 2002). Three experiences in the making of dance were at the source of the expression of my research-creation: Visibles Connivances: Is an educational process of performative experiments, initiated with the FAI-AR (higher art school in public space in Marseille), whose educational objective is to test how to create sensitive and moving "resonances" with the living environment of an inhabited public space. Distant Movements: Is a device for experimentation and interactive exhibition via the internet, co-constructed with Annie Abrahams and Daniel Pinheiro which aims to give way to the emergence of dance from a distance, in silence, eyes closed, "listening to the world ". Compose & Dance (C&D): Is an interactive and participatory web application which opens, thanks to the digital tool, an experiential access to the composition of the dance. The choreographic gesture thus carried out within the very places of life, in correspondence with the Cultural Rights of the people, invites the poetics of the dancing body to take place in the daily life of any connected inhabitant by bringing into play its factory and its history within itself. places to live. C&D offers an artistic, scientific and digital response to the problem of keeping alive and presents choreographic culture.