Ecole Doctorale

ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille

Spécialité

Préhistoire

Etablissement

Aix-Marseille Université

Mots Clés

Néolithique,Provence,habitat,architecture,bâti,pierre sèche,

Keywords

Neolithic,Provence,settlement,architecture,built,dry stone,

Titre de thèse

Espaces habités, espaces construits : archéologie de l'architecture domestique à la fin des temps néolithiques en Provence
Inhabited space, built space: habitat archaeology in the late Neolithic times in Provence

Date

Monday 27 March 2023 à 14:00

Adresse

5, rue du Château de l'Horloge, CS 90412 – 13097 Aix-en-Provence cedex 2 P.A. Février

Jury

Directeur de these M. Maxence BAILLY Aix Marseille Université
Examinateur M. Jean-Paul DEMOULE Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne
Rapporteur Mme Françoise BOSTYN Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne
Président M. Olivier LEMERCIER Université Paul Valéry Montpellier 3
Mme Maria BERNABO BREA Surintendance d'Émilie Romagne, Soprintendenza Beni Archeologici dell'Emilia Romagna

Résumé de la thèse

L’habitat du 3e millénaire avant notre ère, à la fin du Néolithique, a livré relativement peu de vestiges d’architecture en Provence. Il en résulte, qu’en dépit de nombreuses recherches sur ses modalités d’implantation, sa culture matérielle ou son économie, la forme et l’organisation de l’espace habité demeurent plutôt méconnues dans cette région, pour cette période. Or, l’habitat compte parmi les productions qui revêtent les plus fortes significations culturelles et sociales. Son analyse présente donc un intérêt majeur pour la connaissance des sociétés néolithiques. Pour répondre à cette attente nous avons développé une approche en deux points : le premier correspond à la présentation de résultats inédits de la fouille archéologique de l’habitat de Ponteau à Martigues riche en vestiges architecturés, le second s’attache à tester une partie de ces résultats à l’échelle régionale par l’interrogation d’un corpus de six sites provençaux. L’analyse de ces données nous a ainsi permis d’accroître significativement le nombre de bâtiments connus pour le Néolithique final régional. Un type d’édifice dit en appentis composite a aussi été défini et sa répartition s’est avérée beaucoup plus étendue que ne le laissait supposer celle des rares exemplaires connus jusqu’alors. La difficulté a percevoir ces bâtiments a procédé tant de l’asymétrie technique qui les caractérise, que de la mise en évidence des recouvrements successifs dont ils ont fait l’objet et qui ont obérés la lisibilité de leur plans (palimpsestes architecturaux). Par ailleurs, notre recherche nous a permis d’identifier des unités d’habitat correspondant chacune à l’association d’un enclos, d’un bâtiment et d’une aire d’activité. Une tendance à une telle organisation en Provence peut être proposée, néanmoins selon des modalités techniques ou de superficie diversifiées. Quant à la modularité de ces unités, si elle est encore sujette à caution ou discrète régionalement, elle est avérée en Basse Provence dans le modèle dit de Ponteau qui offre un étonnant développement par agglomération d’unités d’habitat contiguës successives. Cette configuration, parmi d’autres caractéristiques, est rapprochée des emboîtements d’enclos déjà signalés sur plusieurs sites du Languedoc voisin où les formes de l’habitat néolithique sont aussi pourtant très différentes. Enfin, la dimension immatérielle de la structure architecturale dans l’espace habité de sites provençaux a également été prise en compte. Elle a permis de faire émerger plusieurs propositions sur l’environnement symbolique ou la structure sociale de la communautés de ces bâtisseurs, notamment par la mise en évidence du schéma d’un habitat qui se conçoit fondamentalement, mais aussi et surtout d’une société qui se pense, par la domestication.

Thesis resume

In Provence, few architectural remains have survived from settlements dating back to the end of the Neolithic period in the 3rd millennium BC. Despite extensive research into the ways they were established, their tangible culture or economy, the form and organisation of the inhabited space remain largely unknown in this region and for this period. And yet, the habitat is one of the constructs that is imbued with the strongest cultural and social significance. Analysing it is therefore of considerable interest for advancing knowledge about Neolithic societies. With that in mind, we have developed a twofold approach: on the one hand, we present the findings – hitherto unpublished for the most part – of the archaeological excavation of the Ponteau site in Martigues (Bouches-du-Rhône) which unearthed a wealth of built remains; on the other, we endeavour to test out part of these findings at regional level by examining a corpus of six other sites in Provence. Thanks to our analysis of this data, we have been able to more than double the number of known buildings for the regional Late Neolithic period. One type of building, described as composite lean-to, has also been defined and its distribution found to be much more widespread than the few examples known previously had led us to believe. The difficulty in perceiving these buildings stemmed both from their characteristic technical asymmetry and from the revelation of the successive overlapping to which they had been subject, which obscured their layouts (architectural palimpsests). Moreover, through our research we have identified residential units each corresponding to a connected enclosure, building and activity area. A trend towards such an organisation in Provence may be put forward, but according to diversified surface area or technical arrangements. Regarding the modularity of these units, although this is still open to question or discrete regionally, it is in evidence in Basse Provence in the so-called Ponteau model, where there is an astonishing development by conglomeration of residential units. This configuration, among other characteristics, can be compared to the interlocking enclosures already reported across several sites in neighbouring Languedoc where the forms of Neolithic settlements are also very different for all that. On a final note, the intangible dimension of the architectural structure in the inhabited space of sites in Provence has also been taken into account. This has paved the way to a series of proposals on the symbolic environment or social structure of the communities of these Neolithic builders, not least by demonstrating the outline of a fundamentally designed habitat but also, and above all, of a society shaped by domestication.